Une page d’histoire se tourne à Shawinigan

Une page d’histoire sera tournée aujourd’hui à Shawinigan, lorsque la dernière salle de cuve de l’usine de Rio Tinto Alcan (RTA) cessera définitivement ses opérations.

«C’est certain qu’il règne un état d’esprit particulier dans l’usine, mais il reste tout de même du travail à faire jusqu’à la fin. Donc pour l’instant, les travailleurs s’affairent à retirer le métal dans les cuves pour le transférer au centre de coulée», explique d’entrée de jeu le président du syndicat des travailleurs de l’Aluminerie Alcan, CSN, Louis-Gérard Dallaire.

Annoncée prématurément en août dernier, cette nouvelle avait frappé de plein fouet des 425 travailleurs et leurs familles, mais également toute la population de Shawinigan.

À ce moment, RTA avait entamé un processus de réduction de production d’aluminium, fermant sur le coup deux salles de cuves d’environ 50 000 tonnes. La direction avait alors expliqué qu’elle procéderait à la fermeture des deux autres d’ici la fin novembre.

Et ça y est, le courant est sur le point d’être mis à zéro dans la quatrième salle de cuves.

30 personnes transférées à Jonquière

Le président du syndicat soutient toutefois que 30 travailleurs ont été relocalisés à l’usine d’Arvida (Jonquière). Présentement, les deux tiers de ceux-ci ont déjà entamé leur travail et semblent satisfaits de leur choix. Également, on compte une quarantaine de départs à la retraite depuis le mois d’août.

Dans l’objectif de favoriser la réintégration au travail, l’usine avait amorcé dans les derniers mois des activités pour que les employés préparent leur cv, se remettent en mode d’emploi, apprennent des techniques d’entrevue ou encore réorientent leur carrière, etc.

Bien qu’une série d’activités comme ça ait été prévue à l’interne, les travailleurs de l’usine Shawinigan ont tout de même été déstabilisés par cette annonce prématurée.

«Malgré la nouvelle, les gens ont gardé le cap et tout planifié dans le but de s’en tirer le mieux possible, dans la situation», note M. Dallaire.

Quel avenir pour l’usine Alcan?

Pour ce qui est d’une annonce d’un éventuel acquéreur pour l’usine, M. Dallaire demeure prudent. Il demeure néanmoins à l’affût de toute nouvelle information, qui pourrait permettre aux travailleurs de reprendre le travail à Shawinigan.

En effet, depuis l’annonce de la fermeture, des démarches sont entreprises afin de trouver un repreneur qui pourrait poursuivre les opérations du centre de coulée, après la date fatidique de décembre 2014.

Pour sa part, le maire Michel Angers se dit confiant et optimiste quant à l’avenir de Shawinigan et des anciens travailleurs de l’usine. «Je n’ai pas d’inquiétude pour la suite des choses. On travaille sur des projets forts intéressants qui vont permettre à moyen et long terme de recouvrer les emplois qui auront été perdus sur le site de Rio Tinto Alcan», souligne-t-il.

«C’est plutôt en tant qu’ancien travailleur de l’usine Alcan que j’ai un pincement au cœur chaque fois que je passe devant l’usine, particulièrement en cette journée de fermeture de la dernière salle de cuve. Car c’est tout de même un moment historique, une page d’histoire qui se tourne chez nous aujourd’hui!», ajoute M. Angers, rappelant que le tout premier lingot d’aluminium canadien a été coulé ici à Shawinigan il y a près de 100 ans.

Par ailleurs, rappelons que quant à elles, les opérations du centre de coulée devraient se poursuivre jusqu’au 31 décembre 2014, comme la direction s’y était engagée. Une soixantaine d’employés travaillent dans ce département.