Unifor dénonce la lenteur du dossier de Delastek
SYNDICAT. Lors d’une tournée régionale, les dirigeants du syndicat Unifor étaient de passage à Trois-Rivières pour faire le point sur différents dossiers, dont celui de la grève à Delastek qui perdure depuis maintenant deux ans.
Cela a fait deux ans cette fin de semaine que les membres de la section locale 1209 d’Unifor chez Delastek ont déclenché la grève. Ce conflit est présentement le deuxième plus long au Québec. «Ce n’est certainement pas un titre que nous recherchons. En fait quand on sait que la quasi-majorité de nos négociations se règlent sans conflit de travail, la grève de Delastek fait exception à la règle à tous égards», a déclaré Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor.
Le syndicat déplore la lenteur du dossier, mais rappelle qu’il s’agit d’un combat important que les travailleuses et travailleurs mènent. « Nous défendons la portée de notre accréditation syndicale et la séparation entre travail de production versus travail fait en recherche et développement qui n’est pas soumis à l’accréditation syndicale », a expliqué M. Gagné. «Avant le conflit, un maximum de cinq personnes était en recherche et développement (et une trentaine en production) et maintenant, il y a plus d’une vingtaine de travailleurs au département de recherche et développement. À la lumière de ces données, ça nous semble évident que des scabs font notre travail en plus de ceux que le tribunal a déjà reconnus», a déploré le dirigeant syndical.
Pour le syndicat, ce conflit illustre de manière flagrante le déséquilibre qui existe dans le rapport de force puisque l’entreprise Delastek continue de produire comme si de rien n’était alors que cinquante travailleurs sont à la rue. « Qu’on m’explique comment il se fait que Bombardier installe des pièces qui seraient supposément en recherche et développement sur les appareils CSeries qui sont pourtant en production ? Ça n’a pas de sens. Cet appareil est en phase production, il n’est plus en recherche et développement », a conclu le dirigeant syndical.
Unifor entend maintenir la pression sur les donneurs d’ouvrage comme Bombardier et d’autres entreprises.
Crise du bois d’oeuvre
Au lendemain des budgets fédéral et québécois, le syndicat Unifor a manifesté sa déception quant au peu de mesures prévues pour contrer les répercussions de la crise appréhendée. « Il est minuit moins cinq, nos élus doivent prendre conscience des impacts dévastateurs que ce conflit engendrera. Au Québec, cette industrie représente près de 60 000 emplois et l’économie de 135 municipalités dépend exclusivement de la forêt. Avec un chiffre d’affaires de 15 milliards, la foresterie est l’un des plus importants secteurs industriels, c’est majeur », a commenté Renaud Gagné.
Le syndicat demande des mesures spécifiques pour aider les industries à survivre pendant la crise ainsi qu’un programme de soutien pour les travailleurs. « La pire chose qui puisse arriver est que les travailleurs quittent les régions, il sera à peu près impossible de repartir des usines par la suite puisqu’il n’y aura plus de main-d’œuvre qualifiée », a expliqué le dirigeant syndical.