Versant Un : le projet ne passe pas

L’insatisfaction régnait tout au long de la séance d’information entourant le projet de développement domiciliaire dans le secteur des avenues de la Montagne et Beaupré hier soir à l’hôtel de ville de Shawinigan. Une soixantaine de personnes était présente pour entendre le maire, Michel Angers, et le promoteur, André Tousignant, expliquer les détails de «Versant un.»

À entendre les questionnements et les commentaires de l’auditoire, le projet n’est pas prêt d’être avalé. «On voit très clairement, même si le maire ne veut pas le dire, qu’il y a quelque chose là-dedans. Nous sommes tous en désaccord pour plein de raisons. Nous les avons énumérées par deux reprises et ils ne veulent rien savoir!» déplore une résidente du secteur, Cathy Pellerin.

Les citoyens n’ont tout simplement pas l’impression d’être écoutés. «Chaque opinion émise, on nous mettait une barrière. Il y avait toujours une réponse qui faisait leur affaire, soutient la dame. Nous sommes satisfaits d’avoir dit ce que l’on pensait, mais j’ai l’impression d’être venue pour rien.»

Études de sol, règlementation en vigueur, zone inondable ou non, densité de population, augmentation de la circulation automobile, crainte d’une dévaluation de leurs propriétés sont autant de points qui ont été soulevés. «Notre objectif était simple, affirme Michel Angers. Nous voulions répondre aux questionnements qui étaient demeurés sans réponse jusqu’à maintenant et je considère, experts à l’appui, avoir répondu à toutes ces préoccupations. Les citoyens nous disent qu’indépendamment des réponses, ils n’en veulent pas. On ne peut rien rajouter à ça!»

Denis Massicotte pense pour sa part que cette séance n’était que de la poudre aux yeux. «Nous nous sommes répétés. Ils nous répètent le même discours en mettant ça encore plus beau. Toutes les personnes ici étaient contre. On attend la prochaine étape qui sera de se prononcer. On va ramasser 12 noms par secteur. Ils disent qu’ils ont de la misère à arriver; que nous n’avons pas d’argent; ben là, on va leur en faire dépenser en allant en référendum si c’est ça qu’ils veulent.»

D’après Mme Pellerin, le ramassage des signatures requises serait déjà amorcé. «Définitivement, nous allons aller plus loin pour bloquer le projet. Peu importe que le conseil continue ou qu’il arrête. On ne veut pas de ce projet en arrière de nos cours. C’est un beau projet, mais pas là. Si c’est ce qui arrive, je souhaite que le promoteur se plante», avance-t-elle.

Le conseil municipal doit adopter le projet en deuxième lecture lors d’une séance. Selon Michel Angers, cette formalité pourrait «peut-être» être réalisée lors de la prochaine séance du conseil. «Nous allons regarder. Nous avons d’autres dossiers et tout dépend de comment le promoteur réfléchira, mais on ne précipitera pas les choses.»

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Quant au promoteur, celui-ci croit toujours en son projet. «Je pense que c’est un projet qui a de la valeur. Je considère que le statu quo est moins intéressant que le projet. Nous allons regarder ce que l’on peut faire.» Pour le moment, il n’envisage pas de réaliser le projet dans un autre secteur et maintient que l’endroit désigné reste le meilleur. «Je crois forcément, à l’évidence, qu’ils aimeraient n’avoir aucun projet à l’arrière de chez eux, mais ça, malheureusement, ce n’est pas possible de l’envisager.»

Si les personnes interrogées croient qu’un revirement de situation est peu probable et que le conseil a déjà décidé du sort du projet, le maire affirme quant à lui que rien n’est encore établi. Il reconnait cependant qu’en adoptant le projet en première lecture, ils y croyaient. Le conseiller Bernard Cayouette abonde dans le même sens et a pris la parole au nom du conseil lors de la séance en affirmant, pour reprendre ses termes exacts, que «le conseil est vendu à ce projet.»