Zumba adapté: le plaisir de bouger en groupe
SPORT. Chaque jeudi après-midi, ils sont une quinzaine de participants à venir bouger et lâcher leur fou au Centre Énergika de Shawinigan-Sud. Proposant du zumba adapté gratuitement depuis l’automne, l’endroit est le seul en région à desservir la clientèle avec une limitation physique ou mentale.
En entrant dans le studio, on remarque tout de suite l’ambiance bon enfant qui y règne. Musique latine et rires se font entendre depuis l’entrée. Le groupe de zumba adapté est en action avec dans ses rangs des hommes et des femmes vivant avec des limitations physiques ou mentales qui prennent plaisir à bouger ensemble chaque semaine.
Le centre leur propose un cours qui s’exécute sur chaise (ou fauteuil roulant) et qui s’adapte à leurs contraintes respectives. «Je leur fait aussi travailler avec des foulards et des petits instruments de musique pour développer leur motricité et leur sens du rythme», indique l’instructrice de zumba Mélissa Ricard.
L’idée est venue de Christine McGregor, membre d’Handicaps Soleil. Ayant remarqué le potentiel du zumba grâce à la présence de Mme Ricard au festival Le Sud en fête, elle a fait le souhait de pouvoir renouveler l’expérience avec son organisme.
«C’est super plaisant. Je suis impatiente d’arriver à jeudi chaque semaine!», s’exclame la femme atteinte d’une malformation lui empêchant de mouvoir le bas de son corps et le bras gauche depuis sa naissance. Mme McGregor ajoute que c’est agréable de venir puisque «Mélissa est très bonne et énergique!»
Le Centre Énergika est pour le moment le seul en Mauricie à offrir pareil service pour ce type de clientèle particulière. «On est en rodage. Je suis leur rythme pendant les cours et je fais plusieurs pauses aussi», explique Mélissa Ricard.
Après Handicaps Soleil, c’est au tour de l’Association des handicapés adultes de la Mauricie, basée à Trois-Rivières, de répondre présent au rendez-vous depuis novembre. «C’est une bonne façon pour eux de briser l’isolement et de sortir de la maison aussi!»
Quand le moral va, tout va!
«Ce qui est agréable c’est que ce sont des participants qui ont le bonheur facile. Je vois des visages heureux, on dirait que ce sont des gens qui savent mettre leur souci de côté. Il n’y a pas de stress de performance: c’est comme un gros party de sous-sol», mentionne l’instructrice, enthousiaste.
Bien sûr, une période d’ajustement s’impose. «Cet hiver, il faudra prévoir un tapis spécial ou une surface pour leurs fauteuils afin d’éviter de répandre de la neige et de l’eau partout dans le studio.»
Du zumba à… l’entraînement en salle!
Josée Houle, directrice générale d’Handicaps Soleil, n’avait que de bons mots à dire sur cette nouvelle activité au programme. «C’est juste merveilleux. Mes membres sont de bonne humeur. Cette initiative nous permet aussi de rejoindre des recommandations liées à la santé de nos membres.»
«Je vois un changement dans leur moral, mais aussi dans leur mode de vie. J’ai des gens qui ont débuté l’entraînement en raison du zumba!», souligne la femme, enchantée.
C’est le cas de Patrick Boucher, 34 ans, atteint de spina bifida (un développement incomplet de la colonne vertébrale). Cette condition rend la partie inférieure de son corps non fonctionnelle. «J’aime la musique et la danse: le zumba ça combine les deux!», soutient le participant.
Depuis qu’il se rend au Centre Énergika, M. Boucher a également entrepris une remise en forme en compagnie de son «entraîneur personnel» Mathieu Aubry. «Je travaille mes bras et mon dos, bref tout ce que je peux encore sentir!», blague-t-il. L’exécution se fait avec des machines à poulie et des poids.
Bon élève, son assistant indique que Patrick Boucher travaille environ deux heures par semaine en sa compagnie. «À peu près tout se fait, en adaptant les formules. En entraînement, c’est souvent le mental qui est important!», rappelle M. Aubry.