Claude Gill: Dernier appel pour le vol Mexico-Montréal

MEXIQUE.  Les mariachis, les tacos, les bines brunes foncées accompagnant les repas, je suis au pays de Carlos Santana. Assis sur le microscopique balcon de mon hôtel, pendant que je vous pianote ces mots, ça brasse dans la ruelle sous mes gougounes, une foule, un genre de rave.

Pour une deuxième fois en quinze ans, le centro, le centre historique de Mexico me charme. Capitale culturelle de l’Amérique latine, le Mexique m’enthousiasme encore. Et pendant que vous étiez en extase devant une petite éclipse, je visitais les temples du Soleil et de la Lune à Teotihuacán, site archéologique situé à 40 kilomètres de Mexico.

Et bla, bla, bla, les deux premiers paragraphes que vous venez de lire datent du 13 avril. Suis rentré à Montréal le 14, et j’ai pris les clés d’une nouvelle maison à Shawinigan lundi le 15 à 11heure. Une belle baby-boomer 1954 avec de la brique sur les quatre côtés donnant sur un coin de rue et avec un garage agrémenté d’une manette pour ouvrir la porte! Je vais me plaire ici, et je m’y plairai davantage quand j’en aurai fardé tous les murs de fraîche peinture.

Mais avant les journées des 13, 14 et 15 avril 2024, il y a eu la nuit du 30 novembre 2022.

30 novembre 2022, environ 2h30, je tousse et je tousse au point de me réveiller. Une dense fumée envahit mon appartement. Sentant l’incendie, pendant que je m’habille pour quitter les lieux, mon avertisseur de fumée qui s’emballait souvent à la vue d’une toast dans le grille-pain en a mis du temps pour se mettre à hurler.

Et probablement parce qu’il n’y avait pas de sonnette à la porte d’entrée tout en bas, les pompiers n’ont daigné cogner ou défoncer, vérifier s’il n’y avait pas un homme qui rêvait pour une dernière fois là haut. L’eau et la fumée, c’en était fait de la bâtisse qui abritait mon logement et mes portes commerciales depuis 17 ans, depuis 2005.

Suite à l’incendie et jusqu’à ce jour, sans que je ne lui demande rien, Sylvain Mayer a toujours été et est encore au-devant de moi pour m’apporter une aide inestimable. Grand merci mon pote, comme dans les vieilles publicités de la carte Visa… il y a des choses qui ne s’achètent pas!

À la recherche d’une nouvelle maison difficile à trouver, cinq semaines plus tard, Claudette, ma meilleure amie, ma maman de tous les jours est ensuite partie danser avec les anges. Plus rien n’allait, plus rien ne me retenait… et c’est à ce moment que j’ai décidé de changer mes malheurs en bonheur. Un petit tour du monde en un an!

Les cinq continents, une vingtaine de pays, trois chapeaux pour contenir mon imagination et quatre paires de gougounes pour aller plus loin… j’en ai eu pour mes euros, mes baths et mes pesos!

Aller à la rencontre et me plaire avec des gens d’ethnies, de langues et de religions différentes. Du funiculaire au vélo en passant par l’avion ou le bateau, j’ai voyagé par toutes sortes de moyens de transport à tourner en rond autour de cette boule! Et je vous l’ai déjà raconté, et j’aimerai toujours le répéter… j’ai fait de l’auto-stop sur l’Île de Pâques!

Musiques du monde, nouvelle nourriture et heureusement jamais malade, j’ai aussi dormi dans une multitude de lits. De la piètre chambre dans la médina de Tunis ou dans un luxueux appartement du 21e étage d’une tour de Kuala Lumpur, ne vous inquiétez pas, je n’ai jamais passé une nuit sur un banc de parc. Mais j’aimais à l’occasion y faire une sieste en aprèm, le chapeau calé sur les yeux!

Les meilleurs hôtels offrent habituellement un petit savon rose et les pires cachent l’eau chaude de la douche. Les auberges de jeunesse, superbement propres et incluant d’excellents déjeuners, valent souvent mieux qu’un hôtel 2 étoiles et quart! Et ce sont d’agréables lieux pour y rencontrer des voyageurs de tous les coins et recoins de la planète.

Visiter des musées, piétiner les trottoirs des grandes villes, explorer des parcs nationaux, m’égarer dans des endroits malfamés et voir toutes les belles femmes du monde, non je ne me suis pas ennuyé… Et je préfère l’Atlantique au Pacifique!

Comme disait un ancien premier ministre du Canada, un gars de Shawinigan, le Canada est le plus beau pays au monde! Souvent envié d’être canadien par les gens rencontrés, oui le passeport canadien est le plus beau passeport au monde. C’est généralement facile et agréable de passer partout avec ce passeport ayant l’inscription Canada sur la couverture… et une photo de ma face à l’intérieur!

Retour à la réalité, les pinceaux et le déménagement, je peinture, je bois du café et je bouffe des sandwiches. Les amis veulent m’aider, mais aucun ne peinture! Heureusement mon frère Michel est un bon peintre ainsi qu’un excellent ouvrier. Je me ferai une belle maison, et j’y arriverai comme à tous les défis.

Probablement qu’il mettait en ligne mes sornettes de voyage sans les lire ou sans comprendre, et sans censure, merci Bernard Lepage de m’avoir publié. Merci à l’Hebdo du St-Maurice! Bisou, vous pouvez arrêter vos presses, I’m back!