Abaka : tout naturellement habillé
Le domaine du textile n’échappe pas à la vague environnementale. Coton biologique, bambou, chanvre et polyester recyclé pour ne nommer que ceux-là côtoient de plus en plus l’épiderme de ceux qui ont le béguin pour l’environnement, mais de plus en plus de monsieur et madame tout le monde.
Depuis huit ans, la petite compagnie de fabrication de vêtements de Shawinigan, Abaka, fait bonne figure dans ce domaine. «Nous sommes maintenant plus conscients de ce qui peut arriver avec toutes les catastrophes naturelles. En prenant une fibre ou une plante qui redonne à la terre sans l’exploiter au maximum pour confectionner les vêtements, c’est un gros avantage», explique le propriétaire, Mario Hamelin.
D’année en année, le volume de production de cette petite compagnie grandit. «On prend notre temps et on étudie nos nouvelles fibres, après deux ou trois ans on sait comment elle se comporte.»
M. Hamelin rapporte qu’il n’y a rien de mieux que le chanvre. «C’est la fibre écologique numéro un! Ça pousse sans pesticide et dans différents types de sol.» Il trouve également le bambou intéressant, «mais il y a toute une polémique autour de cette fibre dans son procédé de transformation, c’est pour cette raison qu’on l’appelle viscose de bambou maintenant.
En effet, selon le Bureau de la concurrence, le terme bambou n’est un nom générique acceptable pour désigner de la fibre textile que s’il s’agit de bambou naturel transformé mécaniquement à l’aide d’un procédé semblable à celui utilisé dans la transformation du lin en tissu, ce qui n’est pas toujours le cas. Mario Hamelin relativise quelque peu la chose. «Même s’il faut toujours regarder tous les aspects écologiques, le bambou a peut-être un problème dans sa transformation, mais il pousse partout. En deux ans, il atteint son niveau de maturité.»
Si le coton est qualifié de naturel, M. Hamelin juge que ce n’est pas le meilleur. Côté nouvelle tendance, sans être nécessairement une fibre naturelle, le polyester recyclé s’insère peu à peu dans la mentalité. «Même si la fibre est synthétique, il ne faut pas totalement l’écarter du lot. Nous commençons à avoir du polyester recyclé, fait avec des bouteilles recyclées. On commence à en avoir un petit peu plus. L’avantage est qu’il est fait à partir du recyclage et que lui-même se recycle. Du tissu, c’est facilement recyclable», lance le jeune homme.
En ce qui concerne l’approvisionnement, c’est de plus en plus facile selon le propriétaire d’Abaka. «Il y a plus de fournisseurs aux États-Unis et le marché reste immense!»
Les propriétaires n’excluent pas d’avoir pignon sur rue à Shawinigan dans un avenir plus ou moins rapproché. «L’important pour l’instant est de consolider les acquis de l’entreprise. D’ici cinq ans, nous voulons développer la production adéquatement.»