Boom immobilier dans le Parc de la Rivière-Grand-Mère

ENVIRONNEMENT. Grâce à la générosité et au talent d’un ébéniste à la retraite, les balades au Parc de la Rivière-Grand-Mère cet été se feront au son des chants des oiseaux et à la vue de magnifiques nichoirs.

Tôt samedi dernier, une poignée de bénévoles de la Corporation du Parc de la Rivière-Grand-Mère s’affairait à installer dans les arbres 27 cabanes à oiseaux fabriquées au cours des derniers mois par Marc Gauthier. D’ici le début de l’été, 23 autres viendront s’y ajouter lorsque le bricoleur-bénévole les aura terminées.

«J’ai toujours aimé la nature. Adolescent, je construisais déjà des cabanes à moineaux. Et j’ai gardé l’habitude depuis d’en fabriquer au moins une à chaque endroit où je déménageais», raconte ce Shawiniganais revenu dans sa ville natale après avoir habité longtemps à la Baie James.

Tous différents les uns des autres, les nichoirs de Marc Gauthier sont de véritables petits bijoux artisanaux, quelques-unes en bouleau, mais la majorité en pruche. Selon la circonférence du trou de leur entrée, ils deviendront au cours des prochaines semaines les maisons de familles d’hirondelles bicolores, de troglodytes familiers, de moucherolles huppés, de tyrans tritri, de chauves-souris, de gros-becs du soir et de merles bleus.

«Ce sont tous des oiseaux insectivores», explique l’homme de 59 ans qui se dit sensibilisé aux questions environnementales et contre l’épandage de larvicides comme le Bti. «Il y a des oiseaux comme les hirondelles dont les populations sont en net déclin, fait-il remarquer. Je pense qu’on peut contribuer à réduire le nombre d’insectes en installant des nichoirs plutôt qu’en tuant leurs œufs comme on le fait malheureusement à Shawinigan.»

«Je pense que pour améliorer l’environnement, il faut la contribution de tous. Moi, c’est de cette façon que je fais la mienne» – Marc Gauthier

Ébéniste de métier, c’est lui qui a approché l’hiver dernier les administrateurs de la corporation pour leur offrir de construire 50 cabanes à oiseaux. Comme seule compensation, le coût des matériaux lui est remboursé. «Je fais ça par amour de la nature et parce que j’aime travailler le bois. Pour moi, c’est une façon agréable de passer le temps.»

Président de la Corporation du Parc de la Rivière-Grand-Mère, Louis Tremblay, est ici en compagnie de l’ébéniste Marc Gauthier et deux administrateurs de la corporation: Michel Bellemare et Marc Dumont. Ils tiennent quatre des 27 nichoirs qui ont été installés au parc samedi dernier.

Le travail de Marc Gauthier est d’autant remarquable que son principal outil de travail est une scie à ruban. Il achète des poutres de pruche de 4 pouces par 8 pouces pour 8 pieds de longueur qu’il coupe en morceaux de 2 pieds. «Ensuite, je me fais des planches d’un pouce d’épaisseur avec ma scie à ruban.»

Construits avec de la pruche, un bois réputé pour résister aux intempéries, les nichoirs du Parc de la Rivière-Grand-Mère sont théoriquement là pour longtemps. Marc Gauthier utilise une torche au propane pour les brûler superficiellement et du même coup les protéger des insectes et de la pourriture. «Je prends mes idées sur le web. Je m’imprime une photo puis je fais un plan avant de la construire», dit celui qui a fait son cours d’ébénisterie à la polyvalente des Chutes dans les années 1970.

Le bricoleur peut prendre environ quatre heures pour construire un nichoir, mais certains plus sophistiqués vont nécessiter deux jours à finaliser. «Je pense que pour améliorer l’environnement, il faut la contribution de tous. Moi, c’est de cette façon que je fais la mienne», termine-t-il.

Les personnes intéressées à se procurer un nichoir peuvent communiquer avec les administrateurs de la Corporation du Parc de la Rivière-Grand-Mère qui les mettront en contact avec Marc Gauthier. Vous pouvez également envoyer un message sur le Messenger de la page Facebook du Parc de la Rivière-Grand-Mère.