Charles Bournival vivra un rêve

GÉNÉROSITÉ. Charles Bournival est atteint du trouble du spectre de l’autisme (TSA), certes, mais rien n’est à son épreuve. Il réalise tous les projets qui lui tiennent à cœur. Le 7 janvier prochain, un nouveau défi l’attend: il entonnera l’hymne national du Canada avant la rencontre entre le Drakkar et les Cataractes.

Plus tôt cette saison, Marie-Hélène Séguin et Frank Hallé, membres de la direction et actionnaires des Cataractes, ont offert la chance à qui le voulait bien de se présenter aux auditions pour chanter l’hymne national au Centre Gervais Auto.

«Quand j’ai vu ça, j’ai tout de suite voulu m’inscrire. Je me suis inscrit en cachette, en écrivant aux Cataractes sur Facebook. Je ne me suis pas pratiqué devant mes parents non plus», confie le jeune homme.

«Ensuite, les Cats m’ont invité et j’y suis allé. Ça s’est bien passé et j’avais dit à ma mère que je ne voulais pas qu’elle y soit (rires).»

Sa mère, Julie Desaulniers, l’a évidemment accompagné, mais elle est restée en retrait, à la demande de son fils.

«Ça ne me surprend pas vraiment. Habituellement, les jeunes atteints du TSA ont un problème social. Charles, c’est le contraire. Il va toujours vers les gens et les gens l’adorent. Que ce soit à l’école, dans son entourage ou à son travail. Il veut toujours dépasser ses limites! J’étais là avec lui, cachée dans une entrée, sous les estrades. Comme c’est toujours le cas, il m’a épaté lorsqu’il a commencé à chanter.»

«J’hésite toujours à savoir la version que je veux chanter. Ça me tente vraiment de faire le  »God keep our land » en anglais», ajoute le jeune Bournival.

Fiers partisans

Depuis 2009, les Bournival sont de fervents partisans de l’équipe jaune et bleu. Ça coïncide également avec les débuts de Michaël Bournival, le cousin de Charles, à Shawinigan. À ce jour, les Cats représentent toujours une sortie familiale.

«On est toujours là avec Charles et son grand-père. Depuis 2009! Charles a également ses rituels. À la 16e minute de chaque période, il part s’acheter ses deux hot-dogs. En troisième période, c’est un sac de chips. Il se promène pendant la rencontre pour saluer les gens qu’il connaît bien», confie le paternel, Gilles Bournival.

7 Janvier

La direction des Cataractes a ensuite avisé le jeune homme qu’il lui fallait attendre trois semaines avant la décision.

«Lorsque je l’ai entendu chanter, ça m’a frappé! Dans le bon sens, évidemment. J’ai tellement été surpris que c’était clair dans ma tête que je devais lui organiser une soirée. On a donc pris la décision de le faire chanter le 7 janvier et d’en faire un évènement mémorable», explique M. Hallé.

«On a invité toute sa famille et ses amis, gracieuseté des Cataractes. Pour nous, ça peut paraître d’un simple petit geste, mais pour Charles et sa famille, ce sera une soirée inoubliable.»

Le jeune homme de 22 ans ne croit pas que le 7 janvier sera une journée stressante.

«Je ne suis pas vraiment stressé. On dirait que je suis nerveux au début. Au milieu, ça s’en va et je suis correct à la fin.»

Même son de cloche du côté des parents.

«Il ne sera peut-être pas stressé le 7 janvier, mais ça va paraître dans la semaine précédente. Nous avons vraiment hâte! En tant que parent, on veut qu’il performe. Et on sait qu’il va livrer, car il livre toujours! C’est un jeune homme doté d’une persévérance incroyable et qui va toujours au bout de ses projets. Souvent, il nous  »by-pass » avant, mais il vient toujours confirmer avec nous si c’est une bonne idée», confie M. Bournival.

«Il est surprenant et chaque fois, c’est émouvant. Je pense sincèrement qu’il va encore nous faire pleurer. Mon fils est bon dans tout ce qu’il reproduit, de façon naturelle. C’est énervant, mais on sait qu’il va le faire et qu’il va bien le faire», ajoute Mme Desaulniers.

Expérience

Le Grand-Mérois n’en sera pas à sa première expérience du genre.

«Je dis toujours que mon frère est un Américain dans l’âme. C’est un showman! Il aime le sens du spectacle», lance son frère Laurent.

«J’ai chanté lors de  »Secondaire en spectacle » et j’ai aussi fait de l’humour. J’ai fait un spectacle de 45 minutes le 18 juin dernier à la Résidence Saint-Maurice (son lieu de stage)», conclut Charles.

Il a aussi reçu une ovation debout suite à sa prestation lors de la soirée «Là où tout commence», présentée à la salle J-Antonio Thompson. Il aura d’ailleurs l’occasion de remonter sur la scène de la résidence en février prochain, en duo cette fois.

L’affrontement du 7 janvier, entre le Drakkar et les Cataractes, aura lieu à 16h.