Complices dans la vie et dans le travail

FAMILLE. Il y a cinq ans, alors qu’ils étaient encore de jeunes mariés, Marie-Michelle Poirier et Nicolas Héon ont pris le risque de se lancer en affaires en fondant l’Hôpital Vétérinaire Trifluvien. Aujourd’hui, leur entreprise s’est agrandie et leur famille, aussi!

Complices dans la vie et dans le travail, ce couple d’entrepreneurs a aujourd’hui trois enfants: Julien, 4 ans, Ève, 2 ans et demi, et la toute dernière, Laurence, deux mois. La dynamique de vie est donc bien différente et la conciliation travail-famille prend tout son sens.

Tandis que Marie-Michelle est vétérinaire, Nicolas s’occupe du volet administratif et des relations publiques de l’entreprise, en plus de nombreuses autres tâches. Il gère également une entreprise avec son frère dans le domaine du transport léger et d’entrepôts mobiles.

Dès la fondation de l’entreprise, une autre vétérinaire s’est jointe à leur équipe comme associée. Une quatrième actionnaire est entrée dans l’équipe l’an dernier, ce qui donne un peu de répit à la maman.

«Marie-Michèle est présentement en congé de maternité, parce que nous avons assez d’employés pour pouvoir se le permettre», explique Nicolas Héon. «On délègue beaucoup plus de tâches qu’au début.»

En cinq ans, l’hôpital vétérinaire a pris une expansion importante, passant de quelques employés à peine, à une trentaine aujourd’hui. Un projet d’agrandissement est d’ailleurs prévu pour cet été.

Une bonne structure et une bonne gestion du temps sont des éléments-clés pour une conciliation travail-famille efficace.

«On se partage les tâches, raconte Nicolas. Avant ce congé de maternité, quand on travaillait tous les deux, ça arrivait souvent qu’on soupait à 22h car l’un de nous n’avait pas fini de travailler.»

Étant tous deux dans une même entreprise, on ne peut pas facilement se permettre de prendre congé. Si la garderie est fermée ou si un autre imprévu surgit, on ajuste le tir. L’un va travailler tôt le matin pour s’occuper des enfants en après-midi alors que l’autre assure la plage horaire contraire. Ou encore, les enfants viennent passer quelques heures au travail!

«On ajuste nos horaires. On apprend à « se revirer vite » et on développe notre débrouillardise.»

Pour s’assurer de garder un équilibre entre la vie de famille et le travail, Nicolas Héon croit qu’il faut éloigner le plus possible les sujets «travail» le soir. En clair, on parle boulot au boulot, et on parle famille dans la famille!

«Avant d’avoir nos enfants, notre entreprise c’était notre bébé, alors on en parlait beaucoup. Mais en ayant des enfants, on a d’autres sujets de discussion chez nous!»

La vie de famille… en gérant une entreprise

Déjà qu’il ne faut pas compter les heures lorsqu’on devient entrepreneur, un projet d’affaires peut devenir encore plus contraignant lorsqu’on est associé avec son conjoint ou sa conjointe. C’est le cas de Rachel Frigon et Pierre-Yves Rouselle dont l’entreprise d’affichage numérique Attractif est maintenant devenue leur vie de famille.

«Notre vie de famille avant Attractif était plus simple, en quelque sorte, parce qu’on décrochait instantanément en arrivant à la maison. On tombait en mode famille, et il n’y avait pas vraiment de stress. On s’était dit qu’en étant en affaires, on serait peut-être plus libre avec nos horaires, plus libre de prendre du temps avec nos enfants», indique d’entrée de jeu Rachel Frigon.

En toute honnêteté, le couple affirme que leur tête continue à tourner lorsqu’ils arrivent à la maison. Rachel et Pierre-Yves doivent se discipliner. «Avant, on savait qu’on allait avoir notre salaire au bout de la semaine. Maintenant, les revenus sont liés à nous. Si on ne vend pas, on ne développe pas, et on n’améliore pas le produit, et qu’on ne sert pas nos clients, la source de revenus ne sera plus là. C’est là que ça devient une dynamique de famille. C’est un projet de famille. On le fait dans un objectif de liberté. On sait que c’est un coup à donner» confie Pierre-Yves.

Dans ce rythme de vie, une certaine discipline s’impose. «Le moment entre 5h et 20h le soir quand on va chercher les enfants, puis qu’on se fait à souper, il est très important maintenant. Il a fallu travailler ça, et particulièrement dans mon cas, parce que j’ai beaucoup de difficulté à arrêter, ajoute Pierre-Yves. Le gros enjeu pour moi c’est d’arriver à la maison, de mettre la main sur la poignée, et de laisser le costume d’entrepreneur sur la galerie. Ensuite, quand les enfants sont couchés on reprend les téléphones et les ordinateurs pour continuer à travailler jusqu’à ce qu’on se couche.»

Est-ce que le couple s’est mis des barrières? Auparavant, l’un et l’autre pouvaient se raconter leur journée au retour à la maison, mais présentement, ils savent ce qu’a fait l’autre pendant la journée. «La barrière est dans notre chambre. C’est un conseil que nous avons eu d’un couple qui est en affaires. On a deux règlements: on ne parle pas de travail devant les enfants dans la période de 17h à 20h, et quand on est dans notre chambre, c’est fini. On parle d’autres choses, des enfants, de nos activités, etc.», explique l’homme.

Est-ce que se lancer en affaires aurait été possible il y a 5-6 ans alors que leurs enfants étaient des bébés? «Je ne pense pas qu’on aurait pu les deux être dans la business. Un des deux possiblement, mais pas les deux», répond du tac au tac Pierre-Yves.

Pierre-Yves Rouselle et Rachel Figon ont fondé l’entreprise Attractif.