Cueillette de fraises
Malgré la pluie et le froid du mois de mai, Mario Buisson de la Fraisière Buisson se montre confiant quant à la saison de cueillette de fraises 2013. Selon lui, la loi de la moyenne devrait apporter eau, mais aussi soleil et chaleur, de quoi favoriser une bonne saison.
«On a commencé la saison dans la semaine du 3 juin. Oui, légèrement plus tard que prévu à cause de la pluie et du froid de mai. Par contre, les fraises sont maintenant en kiosque et on compte débuter l’autocueillette dans les délais prévus autour du 24 juin», indique Mario Buisson.
Des fraises plus longtemps
D’après lui, l’évolution dans les techniques de plantation, par exemple à l’aide de plantation à date différée ou encore avec des toiles de géotextile permet d’assurer la qualité des fleurs de fraise. «Le reste c’est Dame Nature qui en décide. C’est fou de penser qu’avant on pouvait profiter des fraises qu’environ trois semaines par année en juillet. Maintenant, les gens peuvent y goûter de juin à octobre!».
Comment sont les fraises de cette année? «Super belles. On parle de fraises qui ont reçu l’eau nécessaire, car c’est un fruit qui en est gourmand et je suis optimiste pour la chaleur et le soleil. La loi de la moyenne est de notre côté», blague le producteur.
Les jeunes et les cueilleurs aguerris, pénalisés?
Concernant cette loi de la Commission des Normes du Travail qui obligera les producteurs de fraises à payer leurs cueilleurs au salaire minimum à compter de mai 2014, Mario Buisson accueille cette nouvelle avec déception. «Je me demande bien qui a pu penser à une telle mesure? On n’a eu aucune plainte concernant notre traitement aux employés auprès des normes du travail, tout le monde est satisfait de la paye au rendement jusqu’ici», mentionne-t-il, excluant une suggestion venant des cueilleurs.
Selon le producteur, cette mesure nuira aux cueilleurs aguerris qui sont plus efficaces au rendement, ainsi qu’aux jeunes qu’on aura moins tendance à embaucher. «Je ne compte pas me promener dans les champs et faire de la discipline. Cueillir des fraises est un travail exigeant et je devrai donc compter sur des cueilleurs plus expérimentés qui connaissent le fonctionnement.»
«On va s’adapter, mais c’est clair qu’on va perdre des employés», ajoute-t-il, visiblement agacé. D’après M. Buisson, cette façon de faire met des bâtons dans les roues des producteurs de fraises qui sont déjà plusieurs à avoir cessé ou diminuer leurs activités depuis les cinq dernières années. «Ça n’aidera pas non plus la concurrence. On devra se battre avec les ventes de fraises étrangères sur les tablettes».