Deuil: Un apprentissage, une saison à la fois

TÉMOIGNAGE. Sylvie de Tonnancour fait partie de ceux qui ont été confrontés à un deuil récemment. Aidante naturelle pour son conjoint pendant deux ans et demi, la femme a dû dire adieu à son Jacques à l’automne 2014. Cette épreuve a été marquante, mais les enseignements de Viviane Archambault ont été comme un baume sur ses plaies.

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Sylvie de Tonnancour et Jacques Légaré formaient un couple depuis plus de 30 ans quand la maladie a frappé ce dernier.

«Il a reçu un diagnostic de cancer colorectal en juin 2012. Il a lutté pendant deux ans, mais il a eu des métastases, puis de la radiothérapie. J’ai été son aidante pendant tout ce temps, car son plus grand souhait était de rester à la maison», raconte la dame qui vient de célébrer son deuxième Noël sans son compagnon de vie.

Naturopathe et professeure de yoga certifiée, la Shawiniganaise trouvait la force d’assister son conjoint dans sa pratique quotidienne de yoga, mais aussi à travers l’accompagnement de Mme Archambault.

«Je suis privilégiée puisque Viviane est ma grande amie. Elle m’a eu à l’œil pendant toute ma phase d’aidante, puis aussi après. Elle vérifiait si tout allait et elle avait toujours le bon mot, la bonne question, le bon ton», souligne la mère de famille.

Solide et droite tout au long de son aide à la maison, Mme de Tonnancour ne se laissait pas aller à la tristesse du sort. «Je ne pleurais pas, à ce point que j’ai un moment pensé que je n’avais pas de cœur. Par contre, après sa mort, j’ai tout braillé ce que j’avais retenu», indique la femme.

Selon elle, il importe de respecter les sept étapes du deuil et de se laisser le droit de souffrir à sa façon. Chaque personne étant différente, il est normal que certaines étapes soient plus ou moins longues.

Le guide permet aussi de valider certains éléments du deuil, à savoir si telle émotion est habituelle et de mieux saisir les sentiments qui nous assaillent. «Par exemple, après le tourbillon des funérailles, vient souvent une période plus creuse. On se sent seule, on sent le manque de l’autre et on a besoin d’en parler. Avec Viviane, je pouvais parler de Jacques et me souvenir.»

Le deuil, une étape à la fois

De même, les principes du guide lui ont permis d’éviter des choix fâcheux. «On y indique qu’il ne faut pas prendre de grandes décisions ou revoir sa vie trop vite, il faut se laisser traverser au moins un an. Je peux dire qu’avec cela, j’ai évité de faire des choix que j’aurais regrettés ensuite», précise la femme.

Enfin, un beau moment du deuil a été pour Mme de Tonnancour l’étape de l’héritage.

«Il s’agit d’un moment pour clore le deuil par une expérience agréable. Un an après le décès, j’ai donc invité mes trois fils et mes belles-filles à une réunion familiale. On est allé prendre une bière près de la tombe de Jacques, puis on a fait un gros feu chez moi. On en a profité pour évoquer de bons souvenirs de lui et souligner les valeurs humaines qu’il nous a tous léguées avant de partir», se souvient-elle.

Pour la femme, ce moment d’héritage est gravé dans sa mémoire. Quand on lui demande ce que son deuil lui aura apporté au final, Sylvie de Tonnancour prend une pause. «Je dirais le détachement. J’en retiens aussi tout l’amour qui s’en est dégagé et l’amitié qui demeure», conclut-elle.