La fête des voisins

CHRONIQUE. Quelle séduisante importation psycho-sociale que la Fête des Voisins! Le 21 septembre 2014, jour de pluie, nous étions plus d’une trentaine d’invités à vivre, dans une ambiance de fraternité et d’harmonie, le généreux accueil des importateurs culturels parisiens Marie-Claude Battaglia et Jean-Paul Miara. C’est dans le spacieux garage de la 2ième Rue à Shawinigan, transformé pour la circonstance en une salle de réception intimiste, que le joyeux rassemblement a eu lieu de 11 à 15hres.

D’emblée, le tandem des hôtes Battaglia-Miara sont les tout nouveaux propriétaires depuis mars 2014 d’un pittoresque immeuble de la 2ième Rue à Shawinigan, là où les branches des arbres centenaires des deux côtés de la rue forment au faîte de leur entrecroisement une arche de feuillus d’une exceptionnelle beauté et qui offre par surcroît un tamis lumineux naturel pour protéger ses occupants d’un soleil trop ardent. C’est à mes yeux, l’une des plus belles, nobles et antiques rues de Shawinigan. Je crois que nos nouveaux immigrants européens sont, de jour en jour, plus fiers de s’adapter à leur richissime environnement-nature. Ils sont fiers de leur appartenance franco-shawiniganaise et ils le proclament spontanément. Ils sont de si chaleureux ambassadeurs de leur pays d’origine et tout autant de leur pays d’adoption.

Menu culturel, menu gastronomique

À la suite du mot de bienvenue de Jean-Paul Miara, «garagiste du cœur en relations publiques» les convives ont pu se gaver de la prestation du chansonnier Jean Paquin, connu comme étant le porte-étendard du poète québécois Félix Leclerc. Guitare en main, il a dédié ses trois interprétations aux hôtes du voisinage. Les invités ont répliqué par de généreux applaudissements, par des œillades et des murmures admiratifs à son égard. Une adresse spontanée de la voisine d’en face, Diane Charette a ému l’auditoire. Quant au menu gastronomique, c’est à satiété que les commensaux se sont gentiment «bourrer la fraise» de grignotines avec trempette, de maïs deux couleurs, de hot dog, de chili sans omettre le délicieux gâteau aux pommes et le fudge de l’hôtesse Marie-Claude. Les breuvages de tout genre ont su réhydrater les gorges asséchées par de si intensives conversations. Le voisin italien Lino Piccinin a agi comme "barman irréprochable" comme s’il fut rémunéré au volume des ventes.

Photographies pour la postérité

Tous les invités qui désiraient se commémorer ce chaleureux événement pouvaient s’inscrire dans un registre pour espérer recevoir la galerie de photos, l’œuvre d’Anne-Sophie Lafon, fille de Marie-Claude. Cette femme de 2 x 20 ans, qui sans maquillage n’en parait pas 30, en vacances pour un court séjour à Shawinigan, fut investie de la responsabilité de photographe attitrée. Pour son accomplissement apprécié, Anne-Sophie a été invitée avec son conjoint Frank à revenir au Québec pour y vivre un voyage d’amoureux en Haute-Mauricie, dans l’arrière-forêt du poète et philosophe Félix Leclerc.

Qui sont ces nouveaux voisins

Marie-Claude et Jean-Paul sont des cousins d’outre-mer fort attachants, conciliants, vaillants et entreprenants. Ce sont des nouveaux voisins qui ne réclament aucun accommodement raisonnable. Au contraire, ils sont capables d’une grande écoute, d’une saine compréhension, d’une véritable adaptation. Ils désirent découvrir et vivre nos mœurs et coutumes tout en nous partageant les leurs sans nous les imposer.

Marie-Claude est une femme artiste discrète et effacée. Elle est une femme de peu de mots mais ses actes sont articulés. Elle adore les antiquités et toutes les choses surannées ont droit à un deuxième souffle grâce à son ingéniosité et à sa créativité débordante. C’est aussi une cuisinière chevronnée. Elle préfère accueillir parents et amis à la maison que de prendre une bonne bouffe au resto. Elle sait trop bien que l’homme se prend par le ventre mais que la femme préfère être prise par la taille. Quant à Jean-Paul, homme d’entregent, d’audace et de passion, il est un artiste du compromis, un grand maître de la communication, un ardent disciple de l’intégration. Cet homme de courtoisie est aussi bien informé que respectueux des valeurs profondes de ses interlocuteurs. Pour lui, toute négociation doit mener à des arrangements gagnants-gagnants.