La francisation des immigrants: un défi même en Mauricie

Un souhait il y a quelques années, l’intégration des personnes immigrantes en région devient de plus en plus une réalité en Mauricie.

La ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Diane De Courcy, était à Shawinigan jeudi dernier dans le cadre d’une tournée des régions. Ces visites ont pour but d’échanger avec les partenaires sur des sujets comme l’attraction, l’intégration et la francisation des personnes immigrantes.

Selon les chiffres du recensement de 2006, on retrouverait près de 4000 personnes immigrantes en Mauricie. «Pour accroître la rétention des personnes immigrantes en région, il faut mettre en place des services de soutien et d’accompagnement des personnes immigrantes dans les milieux de travail», a souligné Mme De Courcy, qui est également la ministre responsable de la Charte de la langue française.

Dans un contexte de pénurie d’emplois – 23 600 emplois seront à combler d’ici 2014 – et de décroissance démographique – seules les villes de Trois-Rivières et de La Tuque ont un âge médian en dessous de 50 ans – comme c’est le cas en Mauricie, l’immigration devient non seulement une solution mais une nécessité.

Les participants à la table ronde provenait du monde municipal mais également des milieux économique, institutionnel et communautaire. «Trois-Rivières accueille plus de 90% des immigrants en Mauricie mais l’apprentissage du français demeure un défi à relever pour les nouveaux arrivants, a noté Noëlla Champagne.

Un consensus s’est semble-t-il dégagé à savoir que la réticence de la population de souche vis-à-vis le phénomène de l’immigration en région est davantage reliée à une question d’ignorance et de méconnaissance que de préjugés solidement enracinés. D’un autre côté, les nouveaux arrivants doivent être conscients des réalités de leur terre d’accueil, tout particulièrement sur le fait qu’on vit au Québec en français.

La députée de Champlain a relevé par exemple la présence à Trois-Rivières d’un groupe d’environ 300 refugiés qui habitent tous dans le même HLM. «Il ne faut pas faire de ces endroits des ghettos. Si on n’est pas prudent aujourd’hui, on va avoir des problèmes tantôt», met-elle en garde.

La rencontre a permis d’échanger les points de vue et tous les participants se sont donné rendez-vous en mars prochain. Les budgets alloués aux SANA (Services d’accueil aux nouveaux arrivants) en Mauricie, déjà présents en Haute-Mauricie, Shawinigan, Maskinongé et Trois-Rivières, ont été reconduits jusqu’en juin 2013 en attendant que la ministre de Courcy ne dépose son plan d’action.

Une politique d’immigration à Shawinigan

Rappelons qu’en août 2011, la Ville de Shawinigan et le gouvernement du Québec signaient une entente prévoyant un investissement de 175 000$ sur deux ans pour permettre d’attirer des travailleurs qualifiés issus de l’immigration.

«Depuis 2007, nous avons facilité l’intégration de 108 personnes immigrantes, assuré 48 accompagnements à l’installation et 461 accompagnements administratifs», avait alors déclaré Michel Angers. Le maire avait aussi relevé que le conseil municipal travaillait sur l’élaboration d’une Politique d’accueil et d’intégration des personnes immigrantes