Là où le vent nous mène
Vivre un an sur la route dans un autobus scolaire modifié
VOYAGE. Après leurs études, Yanaël Prat-Samuel et Laurence Ricard-Lacombe, un jeune couple de Shawinigan, avaient envie de liberté pour quelques mois, voire une année complète. C’est dans un autobus scolaire modifié, sur la route de l’Ouest canadien et américain, qu’ils l’ont trouvée.
En juin, Laurence, 23 ans, fraichement diplômée d’un baccalauréat en administration des affaires option marketing à l’Université du Québec à Trois-Rivières, est allée rejoindre son copain Yanaël, 24 ans, parti dans l’Ouest canadien deux mois plus tôt.
«Je ne suis pas une hippie et je n’ai rien d’extraordinaire. J’ai simplement pris la décision de vivre ma vie à ma façon et non celle proposée par la société», raconte la jeune femme jointe via Internet entre deux destinations. «J’avais besoin de m’évader le temps d’un an pour y explorer un autre mode de vie», poursuit la jeune femme. «Je ne voulais plus attendre le vendredi pour prendre du temps pour moi et profiter de la vie.»
L’aventure a donc commencé cet été en Colombie-Britannique. En sept mois, le couple a parcouru l’Alberta, le Yukon, l’Alaska, l’Oregon ainsi que la Californie, où il se trouvait toujours, aux dernières nouvelles.
Leur autobus ne les mène peut-être pas sur le chemin de l’école, mais ils apprennent beaucoup en cours de route. «On apprend tous les jours, que ce soit la débrouillardise, sur nous ou encore par les rencontres que l’on fait.» D’ailleurs, plusieurs curieux cognent à leur porte, intrigués par ce véhicule qui ne passe pas inaperçu.
Les petits luxes de la vie en bus
Yanaël était propriétaire de l’autobus scolaire depuis quelques années. Débrouillard et habile de ses mains, le jeune homme a transformé lui-même le véhicule, majoritairement à partir de matériaux recyclés. Laurence s’est occupée de la logistique et de la finition.
Incluant les modifications, l’autobus qui leur sert de maison a coûté environ 15 000$. En sept mois, le couple estime avoir dépensé 8000$. «Nous vivons très simplement», explique Laurence qui a combiné trois emplois avant son départ.
Et ce modeste mode de vie leur convient parfaitement. «La vie en bus, c’est le paradis. Les limites deviennent illimitées et les rêves deviennent réalité. Le nouveau hit qui chante dans les haut-parleurs, les cheveux dans le vent et les montagnes sur leur 31, plus rien ne tourne autour. Notre maison est toujours là où on le désire et surtout, aussi longtemps qu’on le veut. Cette sensation intérieure de liberté est incomparable.»
Leur plus grand défi jusqu’à maintenant? «Aucun pour être honnête.»
Mais attention: la vie sur la route n’est pas aussi glamour que dans les films ou sur les réseaux sociaux… «Ce qui semble banal dans le confort de notre chez-soi devient un luxe sur la route. Nos questionnements sont différents de ceux de la vie commune. Les toilettes, les stationnements ainsi que les douches en sont des exemples quotidiens», mentionne la jeune femme.
Et pour la suite, on verra
Et après? «Il s’agit justement de la question que l’on évite depuis le début», avoue Laurence. De son côté, elle prévoit poursuivre ses études tout en travaillant, alors que Yanaël entend se trouver un emploi dans son domaine au retour, soit le forage-dynamitage. À moins qu’ils décident de voyager à nouveau?
«Nous avons prévu de voyager pendant un an, mais rien n’est certain. On suit le vent qui nous mène et on reviendra lorsque le cœur nous le dira», écrit la jeune femme.
Suivez leurs aventures sur la page Facebook «Capouest».