La Popote volante : bien plus que de la bouffe!

Je suis arrivé dans la cuisine de la popote volante à 8h30. Deux gentilles dames s’affairaient déjà à peler les pommes de terre en prévision du repas pour l’heure du dîner. Au menu aujourd’hui : jambon à l’ananas. Sortons le tablier et les instruments de cuisine, nous avons 17 repas à livrer ce midi.

Solange Lafontaine est bénévole à la popote depuis 35 ans. C’est elle qui a imposé à son amie, Denise Chamberland, de cuisiner avec elle. Les deux femmes font une équipe…presque parfaite. Chacune leurs spécialités : l’une s’occupe de la viande, l’autre de ses petits légumes. «Nous aimons faire ça parce que c’est notre façon à nous d’aider les personnes âgées, de leur donner un petit quelque chose», explique Denise tout sourire.

Mais qu’est-ce que la popote volante? Nous avons tendance, et je m’inclus, à penser que ce service est destiné aux personnes démunies. Erreur! C’est avant tout une équipe de bénévoles qui cuisine et livre des repas chauds et équilibrés pour des personnes âgées ou handicapées en perte d’autonomie ou encore pour des personnes en convalescence qui ont besoin d’un léger moment de répit. Une symbolique rémunération est demandée.

Le service est offert quatre fois par semaine, mais un client ne peut bénéficier plus que deux midis du service. Donc, les personnes du lundi ont un autre moment de répit le jeudi et celles du mardi l’ont le vendredi.

Vers 10h30, le repas est presque terminé. Les assiettes sont belles, bien remplies et tout en couleur. J’ai un faible pour les patates pilées…vous comprendrez que c’est moi qui s’en est occupé. Nous mettons la touche finale lorsque les baladeurs arrivent. Toujours avec le sourire, Jean-Pierre Jolivet et Nicole Fugère feront le parcours avec leurs trois petites filles et moi.

Également bénévole, ce couple à la retraite ne chôme pas une minute. Aujourd’hui, ce n’est pas leur routine habituelle, mais notre chauffeur s’en tire bien. «Ce qui nous pousse à le faire, c’est le sentiment de se rendre utile», explique Nicole. Porte par porte, nous livrons le dîner. Un plat; un sourire.

Pour certains de ces bénéficiaires, le passage des bénévoles est la seule visite qu’ils recevront pendant la journée. Le repas livré est beaucoup plus que de la simple bouffe. «Sans ce repas, je ne pourrais pas m’occuper de ma femme qui est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Nous sommes tellement privilégiés d’avoir de bons bénévoles ici», exprime avec émotion, Jean Hogue. Parler avec l’homme nous fait prendre conscience de la valeur du geste, mais le regarder dans les yeux en révèle encore plus l’importance.

Et du côté des baladeurs, on comprend que le geste leur apporte beaucoup. «À force de les côtoyer, on s’attache à ces personnes. Comme ce sont des personnes âgées ou malades, on en perd quelques-uns. Au fond de nous, ça nous fait quelque chose de les perdre», raconte Nicole.

L’avant-midi se termine vers les 11h30. Vivre l’expérience, c’est tout simplement réaliser à quel point ce service est important; à quel point c’est une nécessité pour certaines personnes, mais c’est avant tout de réaliser que tout ce monde donne et reçoit selon une seule ligne de conduite : dans la bonne humeur!

Semaine des popotes volantes

La semaine des popotes volantes se déroulera du 21 au 25 mars 2011. Pour l’occasion les popotes volantes de Shawinigan recevront des invités spéciaux. Le député Jean-Yves Laforest se transformera en cuisinier lundi et le député Claude Pinard accompagné de Luc Trudel joueront les baladeurs le même jour. Mardi, ce sera au tour du conseiller Jean-Yves Tremblay de faire le baladeur. Le 24 mars, c’est l’adjointe principale de Jean-Yves Laforest, Louise Beaulieu, qui enfilera le tablier. À noter que cette même journée, la responsable du CAB, Danielle Branchaud, donnera aux bénéficiaires des photos des bénévoles, histoire de leur montrer qui leur prépare leur petit morceau de bonheur.