Le Camping de la Baie-Martin en a assez

Déplorant l’attitude de l’Association des résidents qui se comporte comme si elle était la propriétaire du lac, le Camping de la Baie-Martin se défend d’être un mauvais élève au lac des Piles et en a assez d’être relégué au rôle de mouton noir des lieux.

La publication la semaine dernière dans nos pages d’un reportage faisant état d’une lettre de l’Association des résidants du lac-des-Piles au conseil municipal et mettant en cause le Camping de la Baie-Martin est la goutte qui fait déborder le vase.

En entrevue à L’Hebdo, Frédérique Basque, membre du conseil d’administration, explique que si le camping suscite la méfiance autour du lac, c’est plutôt du côté de l’Association des résidants qu’il faut regarder pour en connaître les raisons.

La direction du camping explique notamment avoir sollicité le 7 septembre une rencontre avec l’Association pour faire «part de certaines de nos préoccupations, entre autres vis-à-vis l’agissement de certains résidents lorsqu’ils utilisent les installations de la Baie-Martin. Afin de discuter avec eux de certains enjeux et préoccupations, nous avons manifesté notre intérêt d’une rencontre dans le but d’établir un partenariat, une meilleure communication et collaboration. À ce jour, nous n’avons reçu aucune nouvelle de leur part», déplore le président Yvan Gendron.

Comme seule réponse en fait, le camping a reçu en copie conforme la lettre que l’Association a envoyée à la Ville le 24 octobre et qui a mis le feu aux poudres. À propos de cette correspondance, le Camping de la Baie-Martin réfute totalement les allégations voulant que de nouveaux quais se soient ajoutés sur le site ces dernières années. Un quai aurait été déplacé en 2009, certains ont fait l’objet de travaux d’entretien, mais rien d’autre précise Yvan Gendron.

Plaintes au MDDEP

Ces quais ont d’ailleurs fait l’objet d’une plainte de l’Association auprès du MDDEP (ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs) le 14 mars dernier. Après avoir délégué un inspecteur, le ministère a émis un avis de non-conformité à la direction du camping qui attend maintenant que le MDDEP lui dicte les échéanciers pour respecter la réglementation.

Le camping dit être conscient de la situation et a d’ailleurs avisé les propriétaires de ces quais – des campeurs saisonniers permanents – de ne plus entreprendre de travaux parce que cet avis revient à condamner les installations à court terme. Yvan Gendron précise par ailleurs que ces quais sont exclusivement réservés aux membres et non ouverts à tous comme le laisse sous-entendre l’Association.

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Investissement de 200 000$

Le Camping de la Baie-Martin jongle maintenant avec l’idée d’aménager ses propres quais tout en étant conscient des coûts importants reliés à cette décision qui implique notamment l’achat des installations existantes. Yvan Gendron espère une certaine latitude du MDDEP parce que son organisme a déjà prévu investir 200 000$ en 2012 dans la mise aux normes de ses installations sanitaires. Tout le système de fosses septiques sera refait à neuf avec un nouveau bloc sanitaire.

La direction du camping sollicite présentement des partenaires pour réunir les fonds nécessaires. La Caisse Desjardins de la Vallée-du-Saint-Maurice s’est déjà engagée pour 5000$ tandis qu’il est question que la Ville de Shawinigan, via son Pacte rural, participe à une hauteur de 27 000$.

Les tarifs appelés à monter

200 000$ pour refaire les installations sanitaires plus un montant indéterminé pour aménager de nouveaux quais, voilà des investissements substantiels pour un organisme comme le Camping de la Baie-Martin.

D’ores et déjà, la direction annonce ses couleurs: les tarifs seront à la hausse pour l’ensemble des utilisateurs dans les prochaines années. Actuellement, on retrouve sur le site 76 terrains dont 31 sont des campeurs saisonniers permanents. Ouverte à la population moyennant un prix d’entrée, la plage est de plus en plus populaire auprès de la population.

Tannée de figurer comme un mauvais élève en matière d’environnement, la direction du camping rappelle que son site, hormis la plage, présente les rives parmi les plus boisées du lac. Le contrôle de ruissellement des eaux et la plantation d’arbustes pour prévenir l’érosion des berges ces dernières années sont des actions qui parlent par elle-même, termine Yvan Gendron.

Le président souligne également que, contrairement aux affirmations de Georges Ricard, propriétaire de la Marina Prévost, la vente avortée de la marina n’a pas créé de surenchère des terrains au profit du Camping de la Baie-Martin.

Si les prix ont monté ces dernières années soutient le président, c’est tout simplement que les installations – et non les terrains qui ne sont pas à vendre précise M. Gendron – qui ont été vendues par les locataires sont de plus en plus récentes et mieux aménagées qu’elles ne l’étaient antérieurement.