Le travaillant sportif Simon Ricard

Voici le dernier de la série de reportages sur les futurs résidents des logements supervisés J’ai mon appart’ qui entreront sous peu dans leur nouvel appartement supervisé. Ces appartements sont destinés aux personnes vivant avec un trouble du spectre de l’autisme ou une déficience intellectuelle.

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COMMUNAUTÉ. Dernier de notre série mais non le moindre, Simon Ricard montre un degré d’autonomie intéressant. Le jeune homme de 36 ans est travaillant, ricaneux, et sportif, comme il le dit si bien: « Je n’aime pas rester assis sur mon steak haché! »

Depuis le début du mois d’octobre, Simon est revenu dans le petit logement de sa mère Carole Richard, dans le secteur Grand-Mère. Elle lui a fait une petite place le temps qu’il emménage dans son appart’. Il était dans une famille d’accueil depuis trois ans alors que sa mère a eu un problème de santé. « Je le vois comme un adulte qui veut avancer », exprime sa mère.

 

Pourquoi vouloir ton propre appartement?

« Pour inviter ma famille chez moi, mes cousins, mes cousines, mes oncles, mes tantes. Et pour avoir la paix, pas de chicane et pas de chialage. Aussi pour avoir mon autonomie. »

Sa mère Carole a pris la décision avec l’intervenant de Simon de le ramener chez elle lorsqu’ils ont constaté une perte d’autonomie en famille d’accueil.

 

Qui as-tu hâte de recevoir chez toi?

« Ma mère! Et j’ai beaucoup d’autres personnes. Mais c’est ma mère qui m’a appris à cuisiner, à faire mon ménage, faire mon lavage. J’aime me faire des saucisses, des œufs, du pâté chinois. »

Sa mère précise que son fils se débrouille très bien. D’ailleurs, elle le laisse seul les fins de semaine en sachant qu’il est autonome. « Ça le pratique pour le futur appartement », ajoute Mme Richard.

 

Quelle est la première chose que tu feras dans ton appart’?

« Je n’y ai pas pensé pour l’instant. Peut-être un souper de famille. Mes oncles, mes tantes, mes cousins et cousines veulent tous venir voir mon appart’. J’ai un frère, il reste à Québec. Je suis mononcle deux fois. »

Sa mère indique qu’il y aura peut-être un petit cocktail pour célébrer le moment.

 

Est-ce qu’il y a un objet important que tu veux apporter?

« Mes médailles en kayak de vitesse et en canot! J’ai gagné 22 médailles! J’en ai 23 avec la médaille du Championnat du monde que Laurence Vincent-Lapointe m’a donné. C’était un beau cadeau! »

Ses médailles sont toutes accrochées à une rame, et c’est cette rame qu’il installera dans son appart’.

 

Quelles sont tes passions? 

Simon est très performant en kayak de vitesse. Sa catégorie est le 200 mètres. En 2015, il a même terminé deuxième au Canada, et la photo finale a été nécessaire pour départager la première et la deuxième position.

« Ça fait 10 ans que je fais du kayak de vitesse. J’ai tout appris au club de canotage avec Hélène Gervais. J’ai pogné le truc rapidement. J’ai la bonne technique. Je pratique avec son groupe. »

Sa mère explique qu’il s’entraîne avec les adultes et l’élite du club de canotage tellement il est fort et performant.

Simon joue aussi aux quilles le samedi matin, et il est aussi amateur de jeux vidéo d’aventure.

 

Quelle est ton occupation?

« Je travaille quatre jours par semaine à St-Vincent-de-Paul. Je prends l’autobus chaque matin. Je fais du triage de support, du triage de linge. J’aime ça. J’ai recommencé au printemps et c’est moi qui ai fait les démarches pour recommencer. Ça ne me tentait pas de rester assis son mon steak haché! Je veux continuer quand je vais avoir mon appart’. » Les activités avaient été mises sur pause en raison de la pandémie. « Ça fait 8 ans que je suis là, et c’est moi qui avais trouvé mon emploi. »