Les bénévoles… ces pierres précieuses
COMMUNAUTÉ. Tous les organismes lancent le même message: le nombre de bénévoles ne cesse de baisser, ils vieillissent et s’essoufflent à force de s’impliquer dans différentes entités. Le manque de relève est criant, mais il y a de l’espoir. Surtout lorsqu’on rencontre une jeune bénévole de 35 ans qui détient ce que peu de personnes de son âge ont… du temps.
Karine Bissonnette est bénévole pour le mouvement Albatros Centre-Mauricie depuis un peu moins d’un an. Elle a choisi de s’impliquer à la Maison Aline-Chrétien.
«J’ai une denrée rare que peu de gens de ma génération ont… du temps!»
– Karine Bissonnette
Elle a suivi une formation professionnelle en éducation spécialisée, mais travaille aujourd’hui pour son conjoint qui possède son entreprise de santé-sécurité. «Je travaille de la maison, ce qui fait que j’ai des horaires variables. Je peux jouer avec mon horaire et y ajouter du bénévolat. J’ai une denrée rare que peu de gens de ma génération ont… du temps! J’ai suivi ma formation à l’automne 2018 et j’ai commencé le bénévolat au début de 2019.»
Pourquoi s’impliquer dans le mouvement Albatros? «Les gens ont tendance à penser que la mort c’est morbide. Mais ce n’est pas le cas, on parle beaucoup de la vie. Les gens qu’on rencontre se concentrent sur l’essentiel, autant le personnel que les résidents, que leur famille. C’est un milieu qui a beaucoup d’humour. Je n’ai pas l’impression que c’est sombre, mais plutôt en contact avec les vraies choses, et ça m’interpelle. C’est authentique et sincère! Je me trouve privilégiée et chanceuse dans la vie, alors c’est important pour moi de redonner. Les gens d’Albatros, ce sont tout du bon monde aussi. Ils sont bienveillants et ils sont des modèles inspirants. Ça fait du bien de côtoyer ce genre de personne.»
Pourquoi choisir de s’impliquer à la Maison Aline-Chrétien? «J’en avais beaucoup entendu parler dans les médias. Je trouvais que c’était une belle mission et des valeurs. C’est un milieu de confort pour la fin de vie, autant pour la personne que pour la famille», exprime la jeune femme.
Assurément, il existe des interventions plus marquantes que d’autres. Souvent, c’est une question d’intuition entre le bénévole et la personne en fin de vie. «Certains veulent parler, et pour d’autres ils ont besoin d’une présence. Parfois, on peut faire un tout petit geste, mais qui représente tellement pour la personne, comme apporter un verre d’eau. Parfois le besoin est minime, mais tellement important. Quand on retourne chez soi, on est content. On a de belles conversations qui peuvent nous apporter beaucoup. Il faut juste y aller avec notre savoir-être. On veut faire du bénévolat pour donner, mais on reçoit tellement aussi.»
Karine est présente une fois aux deux semaines à la Maison Aline-Chrétien pour une période de 4 heures. «Les gens vont penser qu’on s’assoit à côté d’une personne pour faire seulement de l’accompagnement, mais ce n’est pas juste ça. On peut aider à préparer les repas, on va aider le personnel avec les soins… Mais notre priorité est toujours le résident. Il y a des gens qui ne veulent pas d’accompagnement, et c’est bien correct. Ce sont leurs derniers moments, alors ils ont le droit de choisir avec qui ils veulent les vivre. Il ne faut pas le prendre personnel.»
Pour son premier temps des Fêtes comme bénévole, Karine a réservé la plage horaire du 24 décembre. «C’était important pour moi d’être présente cette journée-là. Je voulais commencer mon temps des Fêtes de cette façon.»
Sa grand-mère est dans le mouvement Albatros depuis 35 ans. «C’est certain que je connaissais l’organisme depuis que je suis toute petite. C’est peut-être pourquoi que je me suis tournée vers Albatros. En juin dernier il y a eu une activité de reconnaissance et j’y suis allée avec elle. C’était la première fois qu’on s’impliquait ensemble entre grand-mère et petite-fille. C’était super touchant! On était privilégié de vivre ça ensemble!»»
Pour la présidente d’Albatros Centre-Mauricie Jacinthe Marchand, une jeune bénévole de 35 ans comme Karine est une pierre précieuse. «On peut dire qu’elle est un cadeau tombé du ciel!»