Marie-Compost : une entreprise environnementale qui grouille

Le vermicompostage vous connaissez? C’est tout simplement une méthode qui permet de composter la plupart des déchets organiques à l’aide de vers de terre. En plus d’accélérer le processus de dégradation des matières résiduelles, les petits invertébrés produisent un compost qu’on dit de meilleure qualité.

Marie-Pierre Daigle, instigatrice de la petite compagnie Marie-Compost, qui sera officiellement en activité en janvier, soutient qu’une livre de déchets peut être traitée par une livre de vers en une semaine. Quant au principe, il reste le même que celui du compostage ordinaire. «On traite les déchets dans les bacs où l’on prépare une litière. Il faut équilibrer l’azote et le carbone. Par la suite, on intègre les déchets compostables.»

Travailleuse autonome dans la musique en tant que violoniste depuis au moins 10 ans, la situation précaire de ce domaine l’a poussé à chercher des solutions. La fibre environnementale bien ancrée en elle et ses expériences personnelles poussent la jeune femme à inclure les vers de terre dans son nouveau projet. «C’est une solution pour les gens en appartement qui n’ont pas nécessairement l’espace, ni les moyens de composter.» La méthode se révèle également une excellente manière de composter en hiver.

En ce qui concerne la reproduction, ce qui agréable avec les vers de terre, c’est qu’ils se reproduisent seuls. «En trois mois, une livre de vers double. Ça va très vite parce qu’ils ont les deux sexes. Ils ont tout de même besoin d’un autre ver pour s’accoupler. Les deux vers se fécondent et dans chaque œuf, il y a un ou deux petits vers de terre.»

Le fumier de vers de terre est inodore. Les petites bibittes, pas n’importe quelles espèces, les Eisenia foetida, un ver de surface aussi appelé ver rouge, ver à compost, ver à fumier ou ver à truite, travaillent à 10 cm du sol. Pour commencer sa culture, Marie-Pierre a fait appel à Luc Dupuis de la ferme Eurovers de Sainte-Thècle. «C’est un peu lui qui m’a inspiré, laisse-t-elle entendre. Je veux rendre cette méthode plus accessible; plus proche des gens.»

La première étape pour la petite compagnie est évidemment l’installation de l’élevage et la production du compost. Le bureau est situé à Shawinigan tandis que l’atelier de production, un bâtiment de 288pi², est à Saint-Boniface.

Par la suite, la trentenaire fera des ateliers de démonstration dans différentes écoles et quelques garderies. Elle envisage également le développement de modèles de vermicomposteurs plus esthétiques et plus pratiques.

«J’ai déjà une liste d’attente et je vais faire un peu de publicité sur internet. J’ai déjà une petite production et je prends déjà des réservations.»

Pour l’instant, la shawiniganaise d’adoption (Marie-Pierre est originaire de Saint-Pamphile dans la région de Chaudière-Appalaches) est seule à bord du projet, mais elle aimerait bien embaucher un ou deux employés à terme.

Dans la région depuis 2 ans, Marie-Pierre Daigle croit arriver dans le bon temps avec sa compagnie. «Les gens sont intéressés, mais ils ne savent pas ce qu’ils peuvent faire. Il va y avoir un peu plus de travail parce qu’il y a des gens qui trouvent que les vers sont répugnants, mais sans plus. Ce n’est que la pointe de l’iceberg et il y a un énorme potentiel.»