Claude Gill: Mind the gap…

Voici une deuxième carte postale du Shawiniganais Claude Gill, parti à la découverte de différents pays. Bonne lecture!

 » Mind the gap between the train and the platform  » que ne cesse de répéter une voix masculine pré-enregistrée dans les wagons du métro londonien. Veuillez faire attention à l’écart entre le train et le quai en sortant du wagon.

Quelques paragraphes pour vous exprimer le bon temps passé en Angleterre. Trois semaines partagées entre Londres et Liverpool. Beaucoup de pigeons dans les deux villes, mais faut ajouter de grosses mouettes à Liverpool. On doit surveiller constamment son assiette quand on mange sur une terrasse à Liverpool, parce que la grosse mouette a toujours les yeux sur ton english breakfast.

Évidemment que j’ai goûté le traditionnel fish&chips britannique. Dans un beau resto de Londres avec une coupe de chablis. Oui c’est bon, même très bon, mais rien pour déranger ma mère qui danse avec les anges depuis le 4 janvier dernier. De toute manière, Claudette n’était pas folle du poisson… mais elle aurait aimé les frites! Bref, on ne visite pas l’Angleterre pour la gastronomie.

Revenons à Liverpool où environ 500 000 personnes y respirent à tous les jours. Malgré qu’il en manque quatre, on sent leur omniprésence ici. Les Beatles ont piétiné les rues de cette ville.  » Love me do « , premier hit des Fab Four a pris naissance à The Cavern Club. Les filles viraient folles, les garçons essayaient de leur ressembler et  » P.S. I Love you  » était une excellente face B.

J’ai visité ce lieu mythique, trois ou quatre étages sous terre dans un sous-sol fait de voûtes, le 10 Matthew Street. Un chanteur-guitariste qui animait The Cavern et qui doit connaître tout le répertoire des Beatles acceptait les demandes spéciales. Les yeux dans les yeux, il m’a bien compris. Il m’a chanté  » Here come the sun  » sur-le-champ! Les yeux dans l’eau, j’ai investi quelques pounds supplémentaires pour une deuxième pinte et profiter de ce moment improbable. Tout en imaginant que les Stones, Pink Floyd, John Lee Hooker et plusieurs autres ont aussi foutu le bordel dans cette cave!

Une belle semaine à Liverpool, que je suis revenu à Londres l’excentrique. Encore étourdi par la Beatlemania, quelques kilomètres à marcher vers le nord-est, comme plusieurs autres fans qui y étaient déjà, j’ai trouvé la rue et le studio Abbey Road. Sans qu’on se fasse frapper, sous un concert de klaxons des impatients automobilistes, une gentille jeune femme m’a photographié en traversant la rue. J’espérais cette photo!

Mais avant de quitter le pays, je voulais en profiter pour faire ma lessive à l’auberge. Et comme il n’y avait plus de détergent, je dois m’en procurer ailleurs. Dans une grande surface, je ne trouve pas de petits formats, seulement que de gros bidons pour 48 brassées et plus. Et avant que je ne sorte du magasin, une grosse pluie s’abattait sur Londres. J’ai plutôt acheté un parapluie. Sans détergent, la tête sous un parapluie… je suis rentré dans un pub! Belle soirée!

Comme les Beatles chantaient à répétition number nine, number nine, number nine… Comme un ver d’oreille, je fredonne constamment mind the gap, mind the gap, mind the gap…