Mira et autisme, quand les deux font la paire

AUTISME. Si vous croisez Sean William Matteau, 14 ans, il sera assurément accompagné de sa chienne Sticky. Ces deux-là, ils sont ensemble partout, tout le temps, la nuit comme le jour.

Depuis quelques années, la Fondation Mira offre des chiens d’assistance pour les jeunes présentant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou un autre trouble connexe. Sean William Matteau, qui a un syndrome d’Asperger, a la chance d’être accompagné par l’un de ces chiens depuis plus d’un an.

«Ça m’apporte du bonheur. Avec elle, je ne suis jamais seul, c’est comme une amie qui est toujours là pour moi. Avec Sticky, je peux aller à l’école et faire les mêmes choses que tout le monde», explique-t-il.

«Avant, c’était comme s’il manquait une partie de moi-même, mais avec mon chien je suis entier. Les autres jeunes ont leur confiance en eux, moi je la traîne au bout d’une laisse.»

Des bienfaits pour toute la famille

L’arrivée de ce chien profite à toute la famille située dans le secteur Grand-Mère à Shawinigan. Le changement s’est opéré du jour au lendemain.

«Ça change absolument tout», laisse tomber sa mère Suzanne Rivard. «Sean William a gagné en maturité et en autonomie surtout. Par exemple, maintenant il va à la cafétéria, ce qu’il n’était pas capable de faire avant», explique-t-elle.

«Ça réduit énormément son anxiété sociale, c’est là où il bloque. Et en plus ça favorise les interactions», poursuit sa mère en regardant la sympathique bête. Avant d’avoir son chien Mira, Sean William Matteau avait cessé de parler pendant deux ans en public.

«Puisque c’est un chien Mira, il peut aller partout avec lui», ajoute son père Robert Matteau.

L’adolescent est le seul maitre du chien. «Je dois tout faire: la nourrir, la sortir pour ses besoins, la brosser, jouer avec elle et lui donner de l’amour. Je dois toujours continuer l’entraînement que j’ai reçu chez Mira; contrôler et lire mon chien», explique le jeune homme.

Si son sommeil était très perturbé avant, c’est toute la famille qui dort mieux depuis l’arrivée de Sticky. «Elle m’aide à mieux dormir même si elle ronfle souvent!», poursuit-il.

Le quotidien des Rivard-Matteau est aujourd’hui beaucoup plus paisible, même avec l’arrivée d’un énergique animal à quatre pattes. «C’est magique. Je ne suis plus inquiète. Avant j’étais toujours stressée de le laisser partir pour l’école. Maintenant, quand il prend l’autobus je pars la tête tranquille pour aller au travail», conclut Suzanne Rivard.

Le projet Schola Mira

De 2003 à 2009, la Fondation Mira a effectué plusieurs études en collaboration avec divers milieux universitaires pour mesurer l’impact du chien d’assistance sur le développement de l’enfant présentant un TSA et sa famille, dont l’anxiété et le stress. Les résultats ont été très concluants, ce qui a mené à la création du projet Schola Mira.

Lorsqu’admis au programme, le jeune inscrit bénéficie d’un chien âgé entre 15 et 24 mois ayant reçu au préalable trois mois d’entraînement avec un entraîneur certifié par l’établissement. Les services s’adressent aux jeunes âgés de 25 ans et moins. La formation intensive dure une semaine.

Le service est entièrement payé par les dons effectués auprès de la Fondation Mira. La demande étant grandissante, il y a environ deux à trois ans d’attente avant de pouvoir être jumelé à ce type de chien d’assistance.