Mobilisation de partenaires pour briser l’isolement

ÉDUCATION. Toutes les sphères de la société ont vécu à la dure la dernière année de pandémie, et ce l’était sans doute encore plus pour certains adolescents du secondaire, qui ont été privés de leurs amis, de leurs passions, et du style d’éducation qu’ils connaissaient. L’école en alternance, aucune activité parascolaire, aucun sport, tous ces éléments ont pu accentuer une détresse psychologique importante.

Afin de contrer l’isolement provoqué par la pandémie, le Centre de services scolaire de l’Énergie sollicite différents partenaires afin de trouver des bénévoles afin d’animer des activités sur l’heure du midi pour les trois écoles secondaires de Shawinigan, ainsi que l’école Paul-Le Jeune à Saint-Tite.

C’est dans le cadre de rencontres mensuelles de collaboration organisées par le CIUSSS MCQ qu’un premier signal d’alarme a été constaté concernant l’anxiété et la détresse psychologique chez les jeunes.

«Dans le cadre de nos rencontres mensuelles de collaboration, les services jeunesse et santé mentale du CIUSSS MCQ nous ont signalé une augmentation importante de demandes de services concernant l’anxiété et la détresse psychologique chez les jeunes. Également, les équipes-écoles du secondaire ont constaté que plusieurs jeunes avaient tendance à passer plus de temps sur leurs cellulaires pendant les pauses et que ceux-ci vivaient plus difficilement les impacts de la pandémie», indique Denis Lemaire, directeur général du Centre de services scolaire de l’Énergie.

Le phénomène d’isolement s’explique parce que les jeunes doivent demeurer dans leur bulle-classe. «On avait beaucoup de partenaires des milieux communautaires qui mentionnaient qu’à cause de la pandémie, ils avaient plus de difficulté qu’avant à garder un contact avec la jeune clientèle, comme les Maisons de jeunes, ou les Carrefours jeunesse-emploi», ajoute Amélie Germain-Bergeron, coordonnatrice aux communications du Centre de services scolaire de l’Énergie.

Un sondage pour connaître les besoins

Les animateurs à la vie spirituelle et communautaire des écoles secondaires, David Gélinas et Denis Bastarache ont été mis à contribution dans la démarche. M. Gélinas a préparé un sondage pour connaître les intérêts des jeunes, et comment ils peuvent accentuer leur intérêt pour l’école. «Par exemple, quels genres d’activités aimeraient-ils faire sur l’heure du diner? Des échanges, des discussions, des activités culturelles, manuelles, sportives, artistiques, et quel divertissement… Si on proposait des activités par groupe-classe, est-ce que les jeunes voudraient y participer? On a eu un taux de 85% des répondants qui voulaient faire des activités. À partir de ça, on s’est dit que ça valait la peine de mettre des énergies. L’idée d’ouvrir nos portes à nos partenaires est devenue intéressante», explique Mme Germain-Bergeron.

Cette initiative permettra aux partenaires de reprendre contact avec les adolescents, mais aussi décupler le nombre de personnes qui animeront les activités dans les écoles. «Si on prend un groupe classe de 30 élèves et 22 jeunes veulent participer à une activité, la masse critique est plus grande que si on mélange les groupes classes, puisque seulement 8 jeunes pourront participer à l’activité. Si on veut faire des activités par groupe classe à tous nos élèves du secondaire, ça prend beaucoup de monde. Le nombre d’animateurs dans nos écoles n’est pas suffisant. C’est ce qui rendait le projet intéressant, c’est une pierre deux coups», exprime la coordonnatrice aux communications.

Dès cette semaine, les partenaires sont invités à recruter des bénévoles pour animer des activités aussi variées que des randonnées extérieures, de la zoothérapie, des activités sportives, des ateliers de cuisine, de la méditation, des activités de menuiserie ou de mécanique de petits moteurs pour ne citer que quelques exemples. Les organismes proposeront ensuite une banque de bénévoles ou d’activités.

L’objectif est de démarrer les activités sur l’heure du diner dès cette semaine et jusqu’à la fin de l’année scolaire. Le projet pourrait être reconduit pour la prochaine année scolaire, tout dépendant de l’évolution de la situation de la pandémie.