Professeur d’espagnol… dans une université au Mexique

PORTRAIT. Au secondaire, Pierre-Luc Paquet était loin de se douter qu’il décrocherait un jour un poste de professeur en linguistique appliquée à l’Université de Guanajuato au Mexique. Le Shawiniganais termine ses préparatifs avant son départ.

«J’étais au Séminaire Sainte-Marie. Pour réussir à passer mon secondaire cinq en anglais, j’avais quatre heures de cours privés par semaine et, malgré ça, j’ai terminé l’année avec une note de 59,6%. J’avais énormément de difficultés dans les langues», se souvient Pierre-Luc Paquet, aujourd’hui âgé de 32 ans. «Dans le but de trouver des solutions, en quelque sorte, j’ai fait une sixième année au Texas.»

Après ses études collégiales, Pierre-Luc Paquet a complété un baccalauréat en enseignement des langues secondes à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il est d’ailleurs retourné à son ancienne école secondaire quelques temps…  pour y enseigner l’anglais et l’espagnol!

Il s’est ensuite dirigé vers la maîtrise en anglais et espagnol langues secondes à l’Université d’Alicante en Espagne, avant d’y compléter un doctorat en linguistique appliquée en juillet dernier. Pendant ses études supérieures, il a orienté ses recherches sur l’influence des langues déjà acquises dans l’apprentissage de l’espagnol.

Direction Mexique

En janvier prochain, le Shawiniganais entamera un nouveau chapitre à titre de professeur associé en linguistique appliquée à l’Université de Guanajuato au Mexique.

La ville de Guanajuato.

«Je vais notamment enseigner aux Mexicains comment enseigner leur propre langue en langue seconde. Ça veut dire qu’on m’accorde une certaine crédibilité et j’en suis surpris et heureux. Je ne m’attendais pas à ça», laisse tomber celui qui ne croyait d’ailleurs pas décrocher un poste aussi rapidement.

Dans un domaine aussi spécialisé, il y a en effet beaucoup d’appelés et très peu d’élus. «Des gens de partout sur la planète se battent pour les postes. Au Canada, j’en ai vu seulement trois en espagnol dans les dernières année.»

Le chemin de la persévérance

Les difficultés qu’il a surmontées au début de son cheminement scolaire lui servent probablement aujourd’hui.

L’Université de Guanajuato au Mexique.

«J’essaie d’amener de la vie et du dynamisme dans mes cours parce que je peux me mettre à la place de mes étudiants et comprendre leurs difficultés. Peut-être que celui qui parait peu motivé vit de l’anxiété, qu’il traverse une période difficile ou qu’il s’est fait dire toute sa vie qu’il n’était pas bon en langues», fait-il remarquer.

Il se souvient lui-même de l’importance d’avoir un enseignant qui croit au potentiel d’un élève. «Il n’y a pas grand monde qui croyait que j’allais aller à l’université un jour», sourit le nouveau professeur universitaire.