Profession : instructeur en emploi de la force

PORTRAIT. Depuis près de 30 ans, Claude Roy exerce un métier non conventionnel. Il est instructeur en emploi de la force pour des agences de sécurité privées, certains organismes gouvernementaux et des compagnies privées.    

En 1990, il a fondé son entreprise, Formation PROTECH, après avoir suivi plusieurs cours aux États-Unis. «J’ai suivi mes formations du côté américain parce qu’ils sont plus ouverts là-bas à ce niveau. Au fil des ans, je me suis fait connaître et je me suis bâti une crédibilité dans le domaine de l’enseignement de l’emploi de la force, de la protection personnelle, de l’intervention physique et de la gestion de crise. J’ai même donné des cours aux États-Unis», raconte M. Roy.

Lorsqu’il était étudiant, M. Roy a occupé un emploi d’agent de sécurité. C’est à cette époque qu’il a réalisé que les gens dans sa situation n’avaient pas toujours les connaissances nécessaires pour intervenir adéquatement.

«Je faisais face à des situations  où il fallait que j’utilise certains moyens coercitifs. Je me suis aperçu qu’il n’y avait aucune formation qui se donnait pour les agents de sécurité et autres métiers semblables au civil. On apprenait sur le tas», précise-t-il.

Pour remédier à la situation, il a entrepris des démarches dans le but d’offrir lui-même les formations. «J’avais des contacts dans la police et je leur ai dit que j’aimerais offrir des cours spécialisés pour les gens qui ne peuvent pas bénéficier d’une formation à l’école de police. Ils m’ont mis en contact avec les bonnes personnes et m’ont écrit des lettres de recommandation», se souvient M. Roy.

De fil en aiguille, l’idée de mettre sur pied son entreprise a fait son chemin. Pendant plusieurs années, il y a travaillé à temps plein. Maintenant, il accepte des contrats de temps à autre. Parallèlement, il est directeur des opérations et instructeur au Centre national Yoseikan Budo à Trois-Rivières.

Formation adaptée au métier exercé

Un instructeur en emploi de la force, ça ne se trouve pas à tous les coins de rue. Selon Claude Roy, ils ne sont que quelques-uns à exercer ce métier au Canada. «C’est rare que j’offre des formations à Trois-Rivières. Ce sont plutôt des gens de Montréal, de Québec et d’ailleurs qui font appel à mes services», indique-t-il.

Chaque formation est bâtie selon le métier exercé. «Certains programmes s’adressent plus aux services de sécurité, d’autres aux milieux hospitaliers, etc. Avant d’utiliser la force physique, il y a un processus de mesures verbales à entreprendre. Il faut toujours utiliser la force raisonnable, contrôler la personne le plus humainement possible.»

M. Roy peut apprendre à faire une intervention à mains nues, à manier les menottes et utiliser les armes intermédiaires (comme le bâton télescopique). La seule chose qu’il ne peut pas enseigner, c’est l’utilisation des armes à feu.

Un curriculum vitae bien rempli

Claude Roy a notamment été agent de sécurité, surveillant de prisonniers dans les centres hospitaliers et affecté au transport de détenus juvéniles, en plus d’avoir été employé pour gérer les conflits lors d’événements spéciaux et assurer la protection de personnes victimes de menaces.