Qui sont les insulaires de Shawinigan?
PORTRAIT. Par un bel après-midi d’été, à la marina du parc de l’Île-Melville, Gilles Lebrun s’affaire à préparer son bateau. Comme plusieurs autres, il se rend à son chalet érigé sur une île, en plein milieu de la rivière Saint-Maurice. Saviez-vous que des dizaines de citoyens habitent dans cette nature presque sauvage… à moins de 10 minutes de bateau de Shawinigan?
«C’est un havre de paix», laisse tomber Gilles Lebrun, vice-président des îles Marchesseault, alors que la Cité de l’énergie s’éloigne tranquillement, à mesure qu’il s’avance sur le Saint-Maurice.
«Mon père a été l’un des pionniers», poursuit-il aux commandes de son bateau. «Il avait acheté le chalet des Frères de l’instruction chrétienne à l’époque. Mon frère le plus vieux a 81 ans, il était tout petit et il venait déjà ici.»
Gilles Lebrun a participé à l’implantation de l’électricité sur les îles Marchesseault, en 1993, et à l’achat du petit archipel par l’Association des propriétaires des îles Marchesseault à Hydro-Québec (l’île appartenait autrefois à la Shawinigan Water & Power Company).
«Dans le temps, il y avait de la pitoune ici. Mon père devait les contourner.» Comme les autres, Gilles Lebrun ne peut accéder à son chalet que par bateau. L’hiver, c’est la motoneige qui l’y amène.
La très grande majorité des habitations qui se retrouvent sur les îles du Saint-Maurice à la hauteur de Shawinigan, soit une soixantaine, sont des résidences secondaires.
À noter que la construction ou la rénovation d’un chalet demande une certaine logistique! «Il faut transporter le matériel de construction avec une chaloupe ou des quais flottants. Ça fait partie de la game. Les bordages de pierre qu’on voit, tout ça est transporté à la main», fait remarquer Gilles Lebrun. Il faut donc penser à tout lorsqu’on part pour un week-end.
Sur l’île, il règne un sentiment d’isolement de la ville pourtant à proximité. «La paix. Tu invites qui tu veux et tu vas les chercher à l’heure qui te convient…. Tu es chez vous, c’est la liberté ici. On n’entend pas de voitures, pas de motos, rien.»
Avis aux intéressés: après des décennies de souvenirs sur cette île, le retraité Gilles Lebrun a mis son chalet en vente au printemps, lui qui est maintenant prêt à tourner la page pour se consacrer à d’autres projets. «Mes enfants se sont amusés ici, c’était formidable. Quelqu’un qui achète ici va y rester pendant 70 ans. C’est tellement chaleureux. Une fois qu’on a la piqûre, on ne veut pas s’en départir.»
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