Rien ne se perd, rien ne se crée, presque tout se récupère

Bien avant la mode écologique et l’ère de la conscience environnementale, il y avait la société Saint-Vincent de Paul. Si la mission première de l’organisme est de venir en aide aux plus démunis, on comprend en approfondissant nos connaissances que cette société est une fourmilière de bénévoles consacrée aux besoins des autres qui redonnent une vie à des objets que l’on pense à tort irrécupérables.

Fondée par un universitaire d’une vingtaine d’années accompagné de 5 ou 6 des se amis en 1831, la Société roule sa bosse depuis tout ce temps. Un peu plus localement, la Société est présente à Shawinigan depuis 1923. Évidemment, avec la transformation du mode de vie des gens, l’organisme a su s’adapter et elle sait tirer son épingle du jeu aujourd’hui.

En 2008, plusieurs organismes se sont regroupés pour lui donner la forme qu’on lui connait actuellement avec une charte provinciale.

Mis à part quelques exceptions à la règle, exemption de taxes sur les bâtiments, quelques dons privés, la réfection du toit du 1250, rue Notre-Dame a par exemple reçu une somme d’argent des Caisses Desjardins, la Société n’est pas subventionnée. «Le vrai gros de l’affaire qui fait que ça fonctionne, c’est notre magasin!», affirme le président de la Société Saint-Vincent de Paul de Shawinigan, Raymond Blais.

Et dans ce magasin, il y a de tout. Meubles, vêtements, jouets, livres, «Nous avons été verts avant tout le monde. On recycle tout. Nous remettons les meubles sur le marché. Nous revendons les électroménagers encore bons en vente. Lorsque le matériel est irrécupérable, on les démolit et on récupère le matériel. On vend par la suite le métal, le fil pour le cuivre. Tout est récupéré», affirme M. Blais.

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Ils sont près d’une soixantaine de bénévoles, la plupart font parti du bel âge, qui font plus de 35 heures par semaine et qui veillent au bon fonctionnement des opérations. «Ce sont des personnes qui ont la capacité.» Pour assurer une présence continue, quatre caissières à temps plein font partie de l’équipe. «Quand on regarde les bénévoles que nous avons et qu’il nous en faut toujours plus, je crois que nous sommes là pour continuer. Ça me décourage un peu de voir autant de besoins. C’est du monde provenant de partout. C’est incroyable la misère humaine qu’il y a et tant que tu ne travailles pas là-dedans, tu ne la vois pas!»

Quand on parle à M. Blais de compétition avec d’autres organismes, il avoue qu’il y en a déjà eu, mais que depuis un certain, il essaie de changer cette perception. «Quand je suis arrivé, certaines personnes ne voulaient pas entrer en contact avec d’autres. Nous avons réglé certains problèmes, mais certaines perceptions sont tenaces. Au bout du compte, nous avons la même mission sociale. Il faut être tolérant et j’essaie de véhiculer cette mentalité. Je ne veux pas d’ennemi nulle part. Il y a de grosses structures et je dirais que nous sommes complémentaires.»

Faire tomber les préjugés

Les préjugés restent énormes et persistants à l’encontre de ce type de commerces. Raymond Blais affirme pourtant que c’est destiné à tout le monde. «On invite nos amis. Quand les gens achètent, l’argent nous sert à acheter d’autres choses. Au commencement, les gens disaient que ce n’était pas du monde riche qui venait ici, mais c’est de moins en moins vrai. Ceux qui ont de l’argent, ce n’est pas eux qui la gaspillent, ils savent où aller. Il faut que cette mentalité tombe. Il ne faut pas être gêné de venir faire un tour!»