Servir des p’tits déjeuners

BÉNÉVOLAT. Chaque matin de la semaine depuis trois ans, Denis Plante, un homme de 57 ans résident au secteur Grand-Mère, se rend très tôt à l’école Laflèche pour une raison fort simple: faire à manger à plus d’une trentaine d’enfants pour le Club des petits déjeuners.

Invalide depuis 10 ans suite à une importante blessure au dos alors qu’il était camionneur et qu’il devait charrier des quartiers de viande, Denis Plante devait se trouver une occupation.

«J’ai travaillé toute ma vie depuis que j’ai 14 ans. Je n’ai pas beaucoup d’éducation, mais quand je perdais un emploi, j’en trouvais un autre tout de suite. J’ai été élevé en campagne, alors quand on avait fini le travail chez nous, on allait aider le voisin», affirme l’homme avec un éclat dans ses yeux.

La particularité de son histoire, c’est qu’il est le grand-père et le père de trois enfants. Lui et sa conjointe sont devenus tuteurs des trois enfants il y a cinq ans pour certaines raisons. Aujourd’hui, les enfants sont âgés de 10, 9 et 8 ans. «Mes enfants mangent au Club des petits déjeuners et ils m’aident à tour de rôle. Une journée, c’est l’un, puis c’est l’autre. Ils connaissent leurs tâches. Ils ajoutent le nom des jeunes sur les tables, et ils les nettoient lorsque tout le monde a fini de manger.»

Le panier d’épicerie chaque mois (certains éléments)

-72 bagels réguliers

-1,7 kg céréales Cheerios

-100 croissants

-96 gaufres

-48 litres de jus d’orange

-102 muffins anglais

-144 Oeufs

-10,89 kg oranges

-336 yogourt

La beauté avec le Club des petits déjeuners, c’est que des enfants démunis profitent du service, mais aussi d’autres enfants dont les parents sont mieux nantis et qui payent pour ce service. Impossible de déterminer si un enfant vie dans la pauvreté ou non parmi le groupe.

Le groupe de bénévoles pour servir les déjeuners à l’école Laflèche est restreint avec seulement 2 à 3 personnes par matin. «Je me suis impliqué dès qu’on a eu la garde des enfants. J’adore ça! C’est le fun d’avoir la présence des enfants le matin, de voir leur sourire. Il y en a qui me disent salut grand-papa! Ils me donnent un câlin avant d’aller en classe. J’adore cuisiner, et c’est même moi le cuisinier à la maison. Ça arrive souvent que les jeunes me parlent et me raconte leur vie. Je les écoute. Il y a des enfants qui ont la vie dure, mais je leur dis que ça va bien aller.»

Une fois par mois, un camion apporte les denrées à l’école, et M. Plante place la nourriture dans les réfrigérateurs et les garde-manger. «C’est très important que chaque jeune ait deux fruits chaque matin. Un matin, on fait des bagels, un autre matin c’est des œufs, le vendredi c’est des gaufres. Même que jeudi dernier, on a organisé un déjeuner avec la thématique de la cabane à sucre. À la fin de l’année, on veut faire un déjeuner porte ouverte en invitant les parents.»

Lorsque ses enfants quitteront l’école Laflèche, M. Plante veut continuer à donner de son temps si la santé lui permet. «Je veux rester si l’école veut me garder. C’est plate de rester à la maison sans rien faire. Il faut que je bouge. Si on ne s’en occupe pas, qui va s’en occuper?», se questionne M. Plante en raison du manque de bénévoles.

Club des petits déjeuners dans la région

-École Laflèche du secteur Grand-Mère

-École Immaculée-Conception à Shawinigan

-École Notre-Dame du secteur Lac-à-la-Tortue

-École de la Passerelle à Notre-Dame-de-Montauban