Steve Lefebvre: pimp mon camion

PASSION. Chaque jour, les citoyens croisent du regard des véhicules d’urgence, des véhicules de sécurité routière ou des véhicules de premiers répondants. Or, peu d’entre eux savent que derrière ces véhicules se trouve un  »artiste » de Notre-Dame-du-Mont-Carmel.

Travaillant pour la Ville de Trois-Rivières depuis 16 ans, Steve Lefebvre est spécialisé dans  la modification de véhicules. Son travail est devenu une véritable passion à travers les ans.

«Je fais la conception de plusieurs types de véhicules, autant du côté des travaux publics comme la voirie ou tout ce qui est excavation, que du côté de la sécurité publique comme les voitures de police ou de service incendie. On ne parle pas des gros véhicules de pompiers, mais des véhicules secondaires ou des véhicules de fonctions», confie-t-il d’emblée.

«Lorsque je reçois un véhicule, je fais ce qu’on appelle une deuxième monte. Par exemple, on peut acheter un véhicule auquel on va demander l’option police pack. Il va arriver monter selon plusieurs critères comme des bancs plus rembourrés, des freins plus forts, des ceintures plus fortes et un alternateur plus fort sachant qu’il va être brassé. Je vais ensuite le démonter pour ajouter toutes les composantes et les lumières que nous avons choisies lors de nos réunions avec le client. C’est ce qu’on va appeler une deuxième monte.»

Au local de Service de sécurité incendie de Notre-Dame-du-Mont-Carmel où L’Hebdo l’a rencontré parce qu’il agit comme capitaine là-bas, nous avons eu l’honneur de voir son tout dernier «bébé». Le nouveau véhicule de service, qui doit assurer la couverture de quatre municipalités de la MRC des Chenaux, est doté d’une remorque servant à abriter un tout nouveau véhicule de type côte-à-côte. Vous aurez compris que Capitaine Lefebvre a travaillé sur les trois véhicules en question.

«Avec celui-là, j’ai démonté les portes, le plafond et les bancs pour passer tout le filage. On a installé deux radios pour être certain de toujours pouvoir être en communication avec la municipalité et avec la centrale 911. On a mis une chaufferette pour que l’habitacle soit toujours chaud, et la prise électrique (connectée du mur au véhicule) est éjectable si le conducteur oublie de la retirer avant de partir. Pour un projet comme celui-là, on parle d’environ 90 heures de travail.»

Une passion qui remonte à loin

C’est de fil en aiguille que le résident de Notre-Dame-du-Mont-Carmel s’est retrouvé à se spécialiser de cette façon. «Je me souviens qu’avec mes oncles électriciens, j’ai toujours aimé l’électricité en soi. Je trouvais ça le fun d’éclairer les maisons en bâtons de popsicle. Je suis devenu électro-mécanicien. En vieillissant, j’ai commencé à aimer les pompiers et je me suis retrouvé chez un concessionnaire qui s’occupait des véhicules de services correctionnels et des camions de Garda et de Sécure», se souvient-il.

Évidemment, il y a tout un processus décisionnel avant de se lancer dans la reconfiguration d’un véhicule. «On se rencontre pour discuter des besoins. Il faut tout définir, que ce soit du véhicule à choisir jusqu’à tout ce qu’on devrait lui installer selon le type de tâches qu’il aura à faire. De l’étape du décisionnel à l’approbation finale, le projet peut changer d’angle de deux à trois fois», ajoute celui qui accepte également des contrats à son compte personnel sous l’appellation Steve Électrique.

Lefebvre compare son travail à celui d’un artiste. «C’est ça que j’aime de mon travail! Ça reste une création personnelle et quand tu livres le véhicule, tu es content de l’avoir d’abord conseillé et de présenter ton résultat. C’est le fun de montrer tout ce qu’on a fait sur la machine ou sur le truck. On ressent une fierté, c’est sûr», termine-t-il.