Tommy Grenier: patience & résilience

C’était le 15 octobre 2012, Tommy Grenier prenait part à un exercice de pilotage à Princeville en compagnie de son instructeur Stéphane Barette. L’inévitable se produit et les deux hommes sont entraînés malgré eux dans l’écrasement de leur engin. Plus rien n’est pareil depuis ce jour. Tommy en sait quelque chose, jadis si actif, le jeune homme de 22 ans doit suivre un programme serré de réadaptation à Québec et l’avenir seul sait s’il retrouvera le plein usage de ses jambes après cette fracture d’une vertèbre lombaire datant de deux mois.

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Incertitude & Résilience

«Le plus dur c’est de ne pas savoir ce qui m’attend !», déclare d’entrée de jeu Tommy Grenier qui est toujours en réadaptation avec le personnel du Centre de réadaptation François-Charon de Québec. S’il possède un courage remarquable selon ses proches, les séquelles de son accident d’avion ne sont pas sans apporter des épisodes de découragement. «J’ai dû perdre 20 livres seulement dans le bas de mon corps depuis l’écrasement et je ne peux plus m’entraîner comme je le faisais avant ou piloter», indique le Shawiniganais qui se compte tout de même chanceux de ne pas avoir été atteint à la moelle épinière.

«Le mental va bien, je n’ai pas de traumatisme je crois, mais mes jambes sont les plus touchées par l’accident. La région affectée est principalement les lombaires dans un syndrome qu’on nomme la «queue de cheval». C’est une région qui se régénère de seulement un millimètre par jour environ. Ça pourrait donc prendre deux ans ou peut-être deux ans et demi pour que je bouge les orteils ou les chevilles», explique celui qui doit réapprendre à bouger et forcer avec ses jambes, un jour à la fois. Si tout va bien, Tommy a espoir de récupérer 80 ou 90% de sa capacité physique d’antan.

L’horaire quotidien du jeune homme depuis plus de deux mois : déjeuner, physiothérapie en avant-midi et ergothérapie. Selon lui, sa plus grande amélioration à ce jour aura été de développer la force musculaire de ses jambes, alors que tout son corps était auparavant sollicité pour l’effort dans ses exercices. «Je suis encore avec un corset, mais je me le fais enlever bientôt (15 janvier). Après, je pourrai passer à une autre étape, soit celle de me remettre à marcher tranquillement. Je suis chanceux, car je suis entouré d’une super équipe au Centre», souligne le patient qui rencontrera prochainement une neurochirurgienne pour discuter des possibilités de sa condition.

Encouragements et Motivation

Ce qui le pousse à continuer sans baisser les bras? «Sans aucun doute de voir l’amélioration que je fais de semaine en semaine. Je le constate, je suis plus fort, je vais plus loin dans mes mouvements. Ensuite, il y a l’appui constant de ma famille et de ma blonde Myriam! Je n’ai jamais douté du soutien de ma famille, mais disons que là je suis choyée, et Myriam? On dirait que ça fait 25 ans qu’on est ensemble tellement elle est présente pour moi!», s’est exclamé le jeune homme dont la page Facebook témoigne aussi des nombreux encouragements qui lui sont portés.

«Tu réalises vraiment qui sont tes vrais chums dans des épreuves comme celle-là!», ajoute le Shawiniganais. «Même si on ne peut plus partager les mêmes activités ensemble, mes vrais amis se déplacent et viennent passer du temps avec moi quand même». Il dit désormais être plus patient et relativiser les choses. «On stresse souvent pour des choses qui en valent plus ou moins la peine», estime-t-il.

Si le moral est ce qui maintient son espoir et sa force de guérison, Tommy Grenier caresse également le rêve de voler à nouveau. «Je veux piloter encore, c’est sûr. C’est ce qui me pousse à continuer. C’est ma principale source de motivation», conclut le jeune homme un trémolo dans la voix.