«Toute la famille a appris quelque chose de nouveau sur Roland» – L’abbé Yvon Leclerc
«Roland avait une pensée très riche sur le développement de l’église. Il fallait qu’elle soit connue. Sa perception des médias aussi. C’est la raison pour laquelle nous avons accepté qu’une biographie soit publiée à son sujet», explique son frère, Yvon, de qui il était très proche. «Chacun de nous, ses frères et sa sœur avons appris des choses à son propos!»
Chaque samedi matin, les deux prêtres prenaient plaisir à déjeuner ensemble au chalet familial de Saint-Mathieu-du-Parc. Ils y refaisaient le monde en général et l’église en particulier. Une institution qu’ils n’ont jamais hésité à remettre en question se souviendront ceux qui ont lu avec assiduité les billets hebdomadaires de Roland dans L’Hebdo du Saint-Maurice et L’Hebdo Journal.
Vaguement anticléricale, l’auteure Louise Lacoursière s’est attaquée à son sujet avec force respect. Le livre «Par-delà l’image» relate son lot de détails personnels, voire intimes sur ses pensées, la famille. «Quand le projet a débuté, je lui ai remis 25 caisses de documents. Je n’avais pas le temps de faire du ménage dans tout ça. Bien que la famille possédait un droit de véto sur le contenu, jamais elle n’a senti le besoin de l’utiliser.»
L’abbé Yvon a découvert en lisant le volume des gestes de charité posés pas son frère dont il ignorait l’existence. «Elle a réussi à retracer par des hasards des gens que Roland a aidés discrètement. J’ai été touché par ces épisodes où il a manifesté de la charité et de la compassion… ce dont il ne s’est jamais vanté.»
Aujourd’hui prêtre-modérateur de la paroisse Père-Frédéric, qui regroupe les communautés de Sainte-Bernadette au Cap-de-la-Madeleine et Saint-Louis-de-France, Yvon Leclerc a occupé d’importantes responsabilités au sein du diocèse. Il est toujours animateur spirituel du mouvement La Flambée et a déjà été responsable du Grand séminaire en plus d’agir à titre de vicaire général.
A-t-il souffert d’être un peu dans l’ombre de son frère, cette «vedette ecclésiale»? Il éclate d’un grand rire sonore. «Jamais de la vie! D’abord, Roland n’a jamais agi comme une vedette. À la fin des années 1960, j’ai présidé à quelques reprises aux messes d’été télédiffusées à Radio-Canada. J’ai goûté aux médias. J’ai été satisfait de l’expérience, mais ce n’était pas mon désir de continuer dans cette voie.»
Un héritage bien vivant
L’une des dernières «réflexions» de Roland Leclerc aura tourné autour du «remodelage» des paroisses, les fusions en bon français, pour créer des entités plus grosses, donc plus éloignées de la base.
Les frères Leclerc priorisaient plutôt les petites communautés de base. Père Frédéric a été créée suite à la «fusion» de Sainte-Bernadette, secteur Cap-de-la-Madeleine et Saint-Louis-de-France. La nouvelle paroisse possède son comité de liturgie, de pastorale paroissiale. D’autres instances ont été crées à chacune des communautés paroissiales. «Il y a plus de monde impliqué qu’avant le regroupement», constate M. Leclerc. «L’église comme communauté chrétienne doit être proche de la vie, à la hauteur des communautés. Ça faisait partie de nos discussions du samedi matin. Nous n’avons toutefois rien inventé, ça fait partie des réflexions de Mgr Albert Rouet, évêque du Poitous en France qui a recréé des communautés de base dans des villages où les églises étaient fermées.»