Un guide de l’âme pour les proches aidants

AIDE. Depuis plusieurs années, tout tourne rondement dans votre vie et votre situation familiale est tout aussi stable que votre monde professionnel. Puis, la mauvaise nouvelle tombe, un de vos proches n’est plus autonome. Vous laissez tout tomber pour devenir son proche aidant.

Le système de santé pourra vous aider avec différentes ressources comme de l’argent ou des professionnels qui se déplacent. Mais quelles sont les ressources que vous avez sur le plan émotionnel?

Cette situation a été vécue par bien des gens, dont Diane Noël, ex-journaliste à l’Hebdo du Saint-Maurice, qui a accueilli sa mère chez elle en raison de la maladie d’Alzheimer.

«Je me suis toujours intéressée au développement personnel, pour le mieux-être de soi, et à l’écriture dans le processus de développement de soi. Il y a quelques années, j’ai commencé à donner des ateliers d’écriture pour le mieux-être. Pour moi l’écriture c’est le yoga de l’âme», exprime Diane Noël.

Pendant 7 mois en 2017, elle s’est occupée de sa mère dans sa maison de la promenade du Saint-Maurice, et elle continuait par le fait même son travail de gestion à l’agence du revenu du Canada. «Il y avait une préposée à temps plein dans ma maison, puis quand j’arrivais du travail je prenais la relève, avec tout ce que ça implique comme partenaires: un travailleur social, un ergothérapeute, une infirmière, le médecin, le pharmacien… Et le comportement d’une maman difficile. Émotivement, ça m’a brassé beaucoup! J’ai réalisé dans l’accompagnement que si on n’a pas réglé certaines choses, c’est très dur comme proche aidant.»

«Il faut bien s’exprimer pour être entendu.»

Mme Noël s’est aperçue qu’elle avait des limites comme proche aidant, et s’est résignée à placer sa mère dans une résidence. «Ce n’est pas toujours un conte de fée d’accompagner une personne qu’on aime. Je l’ai vu en parlant avec d’autres proches aidants. Ma mère était déjà difficile avant la maladie, et ça s’est amplifié avec la maladie. Mais on se dit que ce n’est pas grave si la personne n’est pas gentille, c’est parce qu’elle est malade. Mais derrière ça, on a toujours notre enfant intérieur et nos blessures d’avant. J’ai vu des proches aidants être pris en otage. Le proche aidant peut prendre un répit pour un week-end, mais il vit de la culpabilité.»

À partir de ce qu’elle a vécu, Mme Noël a voulu mettre un programme en place pour les proches aidants fatigués en offrant du ressourcement et des ateliers de mieux-être intitulé 3Papiers de soi avec le programme paix d’esprit proche de soi. «Il y a beaucoup d’organismes qui peuvent aider, mais ils ne comprennent pas tous cette réalité. Mon programme s’adresse aux proches aidants, aux proches aidants secondaires, et aux intervenants qui aident les aidants. Les aidants doivent trouver les bons mots pour faire connaître sa situation auprès de l’entourage et de sa famille. Il ne faut pas avoir peur de dire qu’on se sent seul et abandonné avec des tâches trop grosses. C’est ce que je partage en atelier.»

Mme Noël a adapté ses ateliers d’écriture qu’elle avait déjà créés, en adaptant le tout pour les proches aidants. Et c’est en août dernier qu’elle a commencé à offrir les ateliers. Elle a même approché les gens liés avec la prochaine implantation de la Maison Gilles-Carle à Shawinigan, qui se sont montrés intéressés par son travail.

En plus des ateliers et des conférences, Diane Noël présentera des capsules sur différents thèmes sur son site web pour donner des outils aux proches aidants dont il est plus difficile de sortir de la maison.

«Quand on prend le temps de faire la paix avec soi-même, on voit d’un œil plus juste la relation avec le proche. Ce que je vois de ma mère aujourd’hui, c’est beaucoup plus lumineux. Je ne suis pas une femme de tête, je suis une femme de cœur et c’est pourquoi j’ai fait ça. Il faut bien s’exprimer pour être entendu», termine Mme Noël.

Il est possible de communiquer avec Diane Noël via son site web au www.3papiersdesoi.com.