Une communauté créative verra bientôt le jour à Shawinigan

ARTS. La Criaillerie sera un lieu rassembleur pour les artistes, le public et même les entreprises. En plus des installations qui permettront aux artistes de créer, l’endroit proposera des évènements divers, ainsi qu’une grande variété de cours et ateliers accessibles à la population. La Criaillerie située au 1623 avenue Saint-Marc à Shawinigan ouvrira en décembre prochain.

La Criaillerie aura ainsi un fonctionnement similaire à un centre d’artistes, mais cherche à dépasser ces limites en devenant un organisme culturel. Elle souhaite répondre aux besoins des artistes locaux, tout en offrant un espace créatif pour le grand public dans le but de les initier aux arts. L’artiste de Shawinigan et cofondatrice de la Criaillerie Roxanne Lacourcière souligne d’ailleurs son désir que l’endroit soit propice à la création et à l’échange. « On veut collaborer avec d’autres organismes. On veut travailler à souder la communauté en partageant, échangeant ».

La cofondatrice admet qu’en tant qu’artiste, il n’est pas toujours facile de vivre de sa pratique. « Quand on est artiste, qu’on soit autodidacte ou qu’on ait suivi des cours, c’est vraiment difficile de faire sa place. Notre but ici, c’est de s’entraider. Mettre nos œufs dans ce même panier pour ne pas être en compétition les uns contre les autres, mais plutôt de se mettre ensemble ».

Les artistes qui souhaitent avoir accès aux installations de l’endroit auront la possibilité de prendre une adhésion annuelle (leur donnant le statut de membre), ou encore, une carte d’accès mensuelle. Les artistes membres de la Criaillerie seront également les personnes qui offriront les cours et ateliers.

« Dans notre offre de cours, on veut vraiment aller chercher de 4 à 99 ans! Ce qu’on veut c’est de décloisonner l’art, de la rendre accessible à tout le monde. On aimerait aussi développer des partenariats avec des écoles pour que les jeunes puissent venir ici, ou que nous on se rende dans les écoles. Il y aura également des ateliers professionnels en menuiserie, sculpture et estampe. C’est difficile quand tu es chez vous comme artiste d’avoir de l’équipement professionnel, mais en se regroupant les artistes ensemble, ça devient possible », témoigne Roxanne Lacourcière.

La Shawiniganaise poursuit, « on veut aussi faire des 6 à 8 festifs où les gens pourront venir. Pas besoin d’être un artiste, pas obligé d’être membre! Tu viens simplement essayer quelque chose, puis peut-être qu’ensuite tu auras le goût d’essayer un cours ».

Un projet de longue haleine

Roxanne Lacourcière relève que l’idéation du projet de la Criaillerie a débuté il y a 10 ans de cela, alors qu’elle terminait ses études. « Quand je suis sortie de ma maitrise, oui j’ai eu plein de notions pertinentes, mais ça reste que se faire connaitre comme artiste, c’est vraiment difficile. Ce n’est pas parce que tu fais une exposition que les gens te connaissent vraiment. Puis aussi, avoir une communauté autour de soi, c’est important parce que tu ne peux pas tout faire seul, tu as besoin de leviers ».

À la suite de quelques réussites et échecs, la cofondatrice a pu identifier de quelle manière la communauté créative pourrait prendre forme. « Ça prend aussi des perles rares pour collaborer. Moi j’ai trouvé des partenaires qui étaient prêts à embarquer avec moi, prêts à mettre l’épaule à la roue, comme on dit ».

Le projet de la Criaillerie est en effet l’œuvre du trio composé de Andréane Thiffault Dessureault, Étienne Turmel et Roxanne Lacourcière. Étant tous passionnés des arts et ayant des parcours bien différents, les trois artistes se sont unis pour créer ce lieu axé sur l’accessibilité, l’échange et l’apprentissage.

« Andréane a une entreprise à Trois-Rivières. Elle fait de la sérigraphie, de l’art imprimé et avec sa compagnie, elle fait des vêtements notamment. Étienne lui travaille en soudure. Il est plus un touche-à-tout. C’est bien parce qu’on a vraiment tous nos forces », mentionne Roxanne Lacourcière.

Campagne de sociofinancement

L’équipe de la Criaillerie de Shawinigan prépare actuellement ses locaux et ses installations, un travail de rénovation ardu s’étalant sur plusieurs semaines. Afin de supporter le projet d’ici à ce que des revenus soient possibles, la communauté créative a lancé une campagne de sociofinancement. « Ce qu’on essaye d’aller chercher c’est 10 000$. On a plusieurs choses à payer et à mettre en place pendant les travaux et ce n’est pas nécessairement facile d’arriver quand on n’offre pas de cours et que nos revenus sont en fonction de ce qu’on donne », explique la cofondatrice.

Dans le cadre de cette campagne de sociofinancement, plusieurs contreparties sont offertes, telles que des chandails, des affiches, des rabais sur les cours à venir et des ateliers de teambuilding. Pour plus de renseignements sur la campagne, visitez-le http://laruchequebec.com/fr/projet/lancement-officiel-la-criaillerie-communaute-creative

« Criaillerie c’est le chant ou le cri de certains oiseaux et c’est un peu ce qu’on est, des grands hurleurs. On veut se faire voir, on veut attirer le monde ici ». La Criaillerie, communauté créative de Shawinigan ouvrira ses portes en décembre prochain. Pour connaitre leurs activités, rendez-vous sur leur page Facebook ou leur site internet http://lacriaillerie.ca/