Une page se tourne pour le Bingo Shawinigan

Ce vendredi, 31 janvier marquera une page d’histoire avec la fermeture du Bingo de l’Énergie de Shawinigan. L’Hebdo s’est entretenu avec une des figures de proue de l’activité depuis 1972, Jack St-Onge afin de se remémorer ces belles années.

Il en a coulé de l’eau sous les ponts depuis les années où le bingo se tenait à l’Hôtel des Chutes ou encore à la palestre municipale. À cette époque, on pouvait facilement dénombrer de 500 à 600 participants par soir et l’activité prenait place chaque jour de la semaine. C’était il y a un moment déjà.

De 20 000$ à 2 000$ de profit

«C’était les années de vaches grasses, on pouvait alors redistribuer près de 25 000$ certaines années au hockey mineur et on s’occupait de l’entretien des patinoires puisque la Ville songeait à les fermer», se souvient Jack St-Onge, du comité des Loisirs et figure bien connue à Shawinigan.

Or, le budget a depuis été fortement affecté avec un montant de 2 000$ à peine remis au Hockey mineur l’an dernier. Rappelons que les organisations bénéficiaires du Bingo de l’Énergie sont le baseball et le hockey mineur, le comité de Loisirs, ainsi que la Fabrique Saint-Marguerite d’Youville.

Ce n’est certes pas de gaieté de cœur que les responsables Jack St-Onge, Raynald Dubé et Michel Belle-Isle ont pris la décision de fermer le Bingo. Il faut dire que la rentabilité n’est plus présente et que les amateurs se font moins nombreux avec une participation moyenne de 100 personnes tout au plus par soir.

«Ça me fait un pincement au cœur quand je pense à toutes ces personnes pour qui le bingo est leur sortie de la semaine ou à nos sept employés qui perdront leur emploi», affirme M. St-Onge.

20 ans de complicité

Pour Johanne Giroux, employée du bingo depuis 20 ans, la soirée de vendredi s’annonce remplie d’émotions. «C’est clair que ça me fera un petit quelque chose. J’ai vu tout ce monde si souvent et je les connais. L’ambiance a toujours été tellement agréable», laisse tomber la sympathique dame qui se fait appeler «Jiji» par les habitués.

«On n’a pas le contrôle sur ce genre de choses: les gens vieillissent, l’économie ne va pas très bien et la relève n’est pas là. On ne peut pas aller prendre les gens par la main pour les amener chez nous!», se défend le responsable.

Toutefois, M. St-Onge laisse une porte ouverte. «J’aimerais bien reprendre le bingo et je suis en discussion là-dessus avec le comité des loisirs Christ-Roy et le Hockey mineur pour relocaliser l’événement à la salle des loisirs Christ-Roy pas loin d’ici. On proposerait l’événement à raison de deux soirs par semaine. Rien d’officiel encore, mais j’ai bon espoir», soutient-il.

Une solution envisageable

Chose certaine, il n’est pas question pour l’octogénaire de demander une hausse de la cotisation pour le hockey mineur, dont il est le président. «Je refuse de demander aux gens de payer 100$ de plus. Ça ne se fait pas, on va trouver un moyen. On va couper en employés, couper en frais de loyer et on pourra ainsi remettre le reste en prix», conclut-il.

Pour son dernier bingo, l’organisation invite le plus grand nombre de participants avec plus de 6 000$ en prix le 31 janvier. Ce dernier Bingo débutera sur le coup de 18h45.