Vincent et Lexique: un duo gagnant!
COMPLICITÉ. Quiconque croise Vincent Gervais; croisera aussi Lexique, son chien Mira. C’est que son compagnon à quatre pattes le suit partout…même à l’école.
La condition particulière de Vincent est découverte alors qu’il n’a que huit ans. On lui explique qu’il est atteint de dystrophie musculaire de Duchenne, une maladie dégénérative qui se caractérise par une atrophie et une faiblesse musculaires progressives.
«Ce que je comprends de la maladie, c’est que je ne marcherai plus et, au début, je ne pensais qu’à cela. Oui, c’est plus gros que ce que je pensais, mais je me débrouille», indique l’adolescent de 14 ans qui termine sa première année au cours secondaire à l’école Val-Mauricie.
Depuis le mois de septembre, Lexique l’accompagne en classe et suit le moindre de ses mouvements. «Il est toujours avec moi, sauf en éducation physique. Là, on le place dans une classe, seul. Le midi, j’ai des amis qui le sortent pour faire ses besoins. Il sait se faire invisible», explique Vincent.
Il faut dire que le duo ne passe pas inaperçu. «Disons que des élèves en fauteuil avec un chien: il n’y en a pas dix!», blague-t-il. Pourtant, cette intégration particulière se passe bien. «La direction a été d’un grand soutien. On a pris quelques dispositions, mais tout se déroule bien», mentionne Julie Doyon, la mère de Vincent.
C’est au cours d’une rencontre avec sa psychologue que l’adolescent apprend la possibilité de se voir attribuer un chien MIRA, dressé pour l’assistance de personnes à mobilité réduite.
Sa famille entreprend alors des démarches et Lexique atterrit dans son nouveau chez soi. «Il fait maintenant partie de la famille et on se le fait dire quand il n’est pas avec nous, dans notre famille et par les gens en ville!», souligne Mme Doyon.
Un ami à quatre pattes
À ses dires, Vincent a meilleure humeur depuis l’arrivée de son compagnon à quatre pattes. «Lexique le suit partout et lui donne un bon coup de pouce. Ce n’est pas évident pour Vincent de rendre visite à des amis, car les maisons ne sont pas adaptées… L’hiver, surtout, ce pouvait être long pour Vincent, mais maintenant il a un ami!», poursuit-elle, ravie.
Il est vrai que l’adolescent a gagné beaucoup en autonomie. Le chien a été dressé pour ramasser les objets par terre ou encore ouvrir et fermer des portes à l’aide d’un système adapté. «Avant, quand j’échappais la télécommande de la télévision, je devais appeler ma mère», illustre le jeune homme.
Grâce à Mira, Vincent a aussi fait la connaissance de Liana, une bénéficiaire de l’extérieur de la région. «C’est mon amie, on a une situation similaire.» Il faut dire que ce partage entre les deux jeunes vivant les mêmes réalités est rassurant pour ses parents, qui ne peuvent toujours comprendre le ressenti de leur garçon.
Même si son pelage soyeux et sa bouille sympathique attirent l’affection, le chien «en service» ne doit pas être caressé ou stimuler par des bruits de bouche; encore moins nourri pendant son travail, souligne son maître.
«Tout le monde est au courant. Pourtant, l’un de mes enseignants a déjà eu de la difficulté à ne pas le flatter», raconte Vincent, en riant.
Pour les caresses, il faut savoir qu’il s’agit d’une récompense et c’est à l’adolescent que revient ce privilège, après l’accomplissement d’une tâche. À voir la complicité qui unit Vincent et son chien, parions que Lexique ne manquera pas de câlins pendant les prochaines années.