Vous avez dit codépendance?

A priori, le concept de codépendance reste nébuleux pour une très grande majorité de la population. Avec son livre Amour Toxique : de la codépendance à l’amour de soi, l’auteure shawiniganaise Diane Borgia vulgarise le concept, l’expose et elle donne des solutions concrètes pour s’en sortir.

Fruit de longues recherches et de travail intense, l’ouvrage est une référence en la matière. «C’est le premier livre d’importance sur le phénomène de la codépendance au Québec», avance Mme Borgia.

Ce volume s’adresse à monsieur, madame tout le monde, mais de façon particulière à ceux qui vivent en contact avec une personne qui a des dépendances et aussi à ceux qui ont pris conscience qu’elles avaient des dépendances.

Mais au fait qu’est-ce que la codépendance Mme Borgia? C’est toute personne qui présente une dépendance qui pourrait être visible comme l’alcoolisme, la dépendance aux drogues, aux jeux, au magasinage. C’est une personne qui présente une dépendance nocive dans des activités comme celles-là. Ces personnes ont des dépendances parce qu’au cœur du problème, elles ont des dépendances invisibles qui touchent soit les dépendances affectives ou émotives.

Pour régler le problème, cette spécialiste affirme qu’il faut travailler au cœur du noyau central à partir de ses éléments. «Je parle ici du manque d’objectivité, de l’identité négative, du besoin d’amour et de contrôle et de l’immaturité émotionnelle. Si on ne travaille pas à réduire ces éléments chez la personne, elle demeure avec les problèmes de dépendance ou de transfert de dépendance. Si elle a un de ces problèmes, elle le transférera sur un problème de dépendance. Les outils du livre l’aideront à travailler sur les éléments.»

Ce livre est un guide complet. «Il n’y a pas que de l’auto-évaluation du problème. J’ai voulu inclure dans le livre toute une panoplie de traitements pour s’en sortir. Il n’y a rien qui me frustrait plus que de lire un livre et de ne pas avoir de solutions après avoir découvert un problème.»

L’auteure a même cru bon de parsemer l’ouvrage d’expériences personnelles, qu’elle juge essentielles. «C’est important que les gens se reconnaissent. J’ai été affecté de codépendance et quand nous sommes affectés de ce problème, on croit être seul à le vivre. On a pas l’impression que ça ne peut qu’arriver aux autres tellement c’est tordu comme problème, tellement c’est pénible. C’est difficile, honteux, donc, on en parle pas. J’ai voulu mettre ces témoignages justement dans le but de dire oui, ça existe, voici mon histoire, l’histoire de plusieurs aussi. Tous les exemples dans le livre sont réels et c’est pour aider les gens à s’auto-identifier.»

L’idée de réaliser cette référence est née il y a 18 ans après quelques années à œuvrer dans le domaine. Avec ses recherches, ses lectures et ses formations, Diane Borgia a réussi à faire connaitre le concept qui s’est bonifié avec le temps.

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Sujet plus que jamais d’actualité, Mme Borgia affirme que son livre se veut un lègue. «Je ne suis pas vieille, mais je ne suis pas jeune. Après tant d’années de formation en fournissant certains outils, en aidant des milliers de personnes en leur fournissant de part et d’autre des outils que j’ai créés au cours des années, je voulais rassembler tout le matériel. Tout d’abord à ceux qui souffrent, mais aussi à ceux qui les accompagnent.»

Au Québec, humblement, elle se considère comme la spécialiste en codépendance. «Je suis celle qui a écrit le plus au Québec sur ce sujet, je ne pouvais pas passer à côté. Ce lègue s’est manifesté suite à un problème de santé que j’ai eu qui m’a fait prendre conscience que la vie est courte. Je me suis dit : si tu veux Diane faire quelque chose, bien fait le maintenant parce que sinon ton projet va s’évanouir avec toi. Tout ce que tu as pu développer, si tu veux que ça continue à exister, tu dois te mettre à l’écriture.»

Prochainement, Amour Toxique devrait sortir en Europe et sera possiblement traduit en anglais. «Je pense que le printemps prochain, vous allez me voir plus souvent la face», rigole-t-elle.

D’autres ouvrages sont en vue, mais encore sous forme de projet. «Je vais profiter des mois d’hiver pour me remettre à l’écriture. Ce que je vais faire, je reprendrai quelques éléments du livre en y ajoutant une panoplie de textes et de trucs pour que les personnes puissent développer leur capacité d’autonomie sur le bonheur. Un genre de complément à celui-ci.»

Qui est Diane Borgia?

Diane Borgia est Shawiniganaise, mais elle a passé sa vie professionnelle dans la région de Laval. Retraitée depuis 2 ans, elle a délaissé les activités professionnelles pour recouvrer la santé. Elle s’est par la suite consacrée à l’écriture de son livre. Prochainement, elle se lancera dans l’écriture de son deuxième livre et au printemps prochain, elle veut donner des conférences et des formations pour des centres qui en feront la demande. Vous pouvez consulter son site au : www.dianeborgia.com