45 ans de course automobile: une histoire de famille pour les Dumoulin

GRAND PRIX. Le Grand Prix de Trois-Rivières célèbre son 45e anniversaire. C’est aussi le cas pour la famille Dumoulin. Après les frères Richard et Gérald, ce sont les frères Louis-Philippe et Jean-François qui vont vibrer leur moteur en piste.

Encore ce jeudi, l’oncle des frères Dumoulin était en piste dans la Formule Tour 1600 et il n’est pas dit que le paternel, Richard, ne sera pas de retour dans une voiture dès l’an prochain.

«Le Grand Prix de Trois-Rivières, c’est l’évènement de l’année. Nous l’avons vu évoluer depuis le début. Dans mes souvenirs, il me vient mon premier Grand Prix que j’ai fait. J’étais tellement sans expérience que c’était gros pour moi. Puis les victoires de mes gars, c’était gros également. Une victoire à Trois-Rivières, ça n’a pas de prix», lance d’abord Richard Dumoulin, le paternel.

«Nous faisions partie du Club Auto Sport Mauricien et nous faisions des solos et des slaloms en piste. Je pense que c’est eux qui ont organisé le premier Grand Prix et comme nous étions membres, nous avons voulu être participants et nous nous sommes lancés dans la course», souligne Gérald Dumoulin.

Les vétérans pilotes sont conscients qu’ils ont inculqué la passion de la course à Louis-Philippe et Jean-François.

«On ne s’en est pas vraiment rendu compte puisque ça s’est fait naturellement. C’était notre vie et les enfants ont emboîté le pas. S’ils n’avaient pas aimé ça, je ne les aurais pas poussés dans la course. Ils avaient vraiment ça dans le sang! Ils ont pratiqué beaucoup de sports et c’est celui-là qu’ils ont choisi», souligne Richard.

Puis celui-ci demeure humble lorsque vient le temps de lui parler de «fierté».

«Je suis fier d’eux, mais je ne dirais pas que je suis une fierté. Je suis content pour eux. C’est eux qui l’ont fait et qui se sont rendus là aujourd’hui. Ce n’est pas moi! Ils font ce qu’ils aiment et ça, j’en suis fier. J’ai une part de mérite là-dedans, mais une minime.»

Sur les traces du père…

Alors qu’ils étaient jeunes, Jean-François et Louis-Philippe suivaient la famille lors des week-ends de course. Ils ont eu la piqûre pour ce sport en très bas âge.

«Quand mon père voulait me laisser à la maison, c’était la crise! Alors ma mère disait  »tu l’amènes ». J’ai assez travaillé dans le garage avec eux et avec les moteurs, en plus d’aller aux courses pour les voir courir, alors le fait d’avoir été initié à la compétition si jeune m’a donné le goût c’est certain», souligne Jean-François.

«Mon oncle et mon père courraient et on venait ici en famille. C’était vraiment le fun! Alors oui, ce sont des modèles pour moi et ça nous a fait découvrir le sport automobile», ajoute-t-il.

Jean-François ne cache pas son désir de se retrouver un jour sur le circuit en tant que pilote régulier comme c’est le cas pour son frère.

Puis Louis-Philippe, présentement meneur au classement des pilotes, abonde dans le même sens.

«Les voir aller m’a donné la piqûre pour la course, mais j’ai tout le temps été un sportif. Notre père était professeur d’éducation physique. J’ai donc pratiqué le football, le soccer, le rugby et le basketball, alors j’aimais la compétition et me surpasser.»

«Mais bon, avec la course automobile qui m’intéressait et mon frère aussi, en plus d’avoir toujours les mains dans la mécanique, c’est sûr que nous avons développé une passion et un désir de vouloir faire ça», ajoute-t-il.

«Il a fallu aller chercher des commanditaires et ce n’est pas facile. Puis il a fallu travailler fort et mettre beaucoup de  »jus de bras », et de faire tout au moindre coût possible. Alors parfois, on achetait même des pièces ou des pneus usagés et on usait nos trucs jusqu’à la corde. Nous n’avons jamais lâché et nous voilà rendus là aujourd’hui.»

«Oui! Ce fut des modèles pour moi. C’est des passionnés! Ils nous ont toujours aidés et encouragés. Ils n’ont jamais dégradé ce qu’on faisait et ce qu’on essayait de bâtir. Parfois, il nous disait que ça n’avait pas de bon sens, mais bon, ils étaient aussi fous que nous autres. Ma mère aussi à toujours été là pour nous supporter.»

«Aujourd’hui, nous sommes conscients de la chance qu’on a, mais on se rappelle d’où on vient aussi», conclut-il.