Abattoir Lafrance s’installera dans l’ancien entrepôt de Molson

Si tout va comme prévu, Abattoir Lafrance transférera en août ses opérations dans le parc industriel de Grand-Mère. L’entreprise, qui opère à Saint-Séverin-de-Proulxville depuis 1929, a vu ses affaires décupler en cinq ans. L’entreprise donne du travail à 25 personnes.

La capacité de produire de l’abattoir surpassait celle de la municipalité à traiter ses eaux usées. En termes d’espace, l’entrepôt de Molson, inoccupé depuis cinq ans, correspondait à ses besoins. «Notre capacité d’abattage et d’entreposage va tripler», explique François Lafrance, copropriétaire de l’entreprise avec son frère André et leur père Marcel.

Il ne manque plus que les plans de l’architecte pour amorcer les travaux à l’ancienne Molson.

Le ministère de l’Environnement leur demande de cesser leurs activités à Saint-Séverin pour le 31 juillet. L’échéancier apparaît serré, mais M. Lafrance croit que c’est réalisable. Les quatre emplois administratifs seront aussi transférés. «Rendu là, c’est comme assembler un casse-tête. Nos réfrigérateurs sont achetés, nos murs qui doivent répondre à des normes très strictes en matière de salubrités, les équipements d’abattage aussi.»

L’investissement avoisine les deux millions$.

L’entreprise ne retouchera pas l’extérieur du bâtiment. «Notre but premier en déménageant est de nous conformer aux normes du ministère de l’Environnement. Une fois que tout sera conforme, nous étudierons la possibilité d’accroître notre capacité de production.» Pour ce faire, il faudra demander de nouvelles autorisations au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs ainsi que ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

Car les possibilités sont là: voilà près de cinq ans, Abattoir Louis Lafrance et Fils Ltée a pris le virage des communautés culturelles de Montréal tout en délaissant les chaînes d’alimentation. Elle s’est faite une spécialité de l’abattage halal demandé par les musulmans et les juifs cognent aussi à la porte.

L’entreprise exécute chaque semaine 900 moutons, 200 veaux et 125 bœufs. «Nous ne pouvons abattre de porcs parce que ce n’est pas compatible avec l’abattage halal», nuance François Lafrance, respectueux des demandes de sa clientèle.

Aucune odeur

M. Lafrance affirme qu’aucune odeur n’émanera des nouvelles installations. «Il n’y aura aucun entreposage de fumier ou de déchets à l’extérieur du bâtiment. En fait, rien ne laissera deviner qu’il s’agit d’un abattoir», poursuit M. Lafrance.

«Nous sommes habitués: à Saint-Séverin, nous sommes installés en plein cœur du village et nous n’avons jamais eu de plainte.»

Abattoir Lafrance demeurera propriétaire de son bâtiment de Saint-Séverin jusqu’à nouvel ordre. «Il n’est pas question que nous vendions à quelqu’un qui pourrait venir nous concurrencer.»

M. Lafrance révèle avoir reçu quelques appels d’investisseurs intéressés, mais il n’y a pas encore eu de visite. «De toute façon, nous ne pouvons pas bouger tant que nous ne serons pas fonctionnels à Grand-Mère.

Avant d’en arriver à la conclusion qu’elle ne pouvait plus se développer dans son village, l’entreprise a cherché des solutions avec la municipalité de Saint-Séverin.

Puis, dans un premier temps, l’entreprise a approché la Ville de Shawinigan pour s’assurer de sa capacité à traiter ses eaux usées. Ensuite, les pourparlers se sont amorcés avec Molson.