Après le cancer, la course à pied

DÉPASSEMENT. Diagnostiqué avec un cancer de la prostate et le syndrome de Guillain-Barré, le Shawiniganais Richard Vaugeois n’a jamais abandonné et est parvenu à compléter le Marathon d’Ottawa à la fin du mois de mai. L’Hebdo du Saint-Maurice raconte l’histoire de celui qui songe maintenant à se lancer dans un Ironman.

En 2004, Richard Vaugeois file le parfait bonheur, autant dans sa vie familiale que professionnelle. Lors d’un rendez-vous chez le spécialiste, les choses prennent une tournure plutôt inattendue. «J’ai passé une biopsie et on m’a annoncé que j’avais le cancer de la prostate. Le médecin m’a dit qu’à 44 ans, j’étais le deuxième plus jeune cas de sa carrière et que le premier, il l’avait perdu. On m’a rapidement opéré, car le cancer était très actif. J’ai dû réapprendre à uriner et tranquillement, ma vie est revenue à la normale», a-t-il raconté.

Quatre ans plus tard, il ressent une faiblesse musculaire au travail et s’effondre lors d’une partie de golf avec des amis. «J’ai été passer des tests à Trois-Rivières, où on m’a annoncé que j’avais le syndrome de Guillain-Barré, que je ne pourrai plus jamais faire de sport. J’ai eu des rencontres tous les mois suite à cette rencontre et chaque fois, je sentais que j’avais plus de force. On m’a expliqué que si je faisais du sport, ça me prendrait trop d’années pour récupérer».

Un marathon de bonheur

Ne pouvant plus s’entraîner en salle, Richard se découvre une véritable passion pour la course à pied. Même s’il ignore les conséquences de l’activité physique sur sa santé, il persévère et ne sent aucune faiblesse lorsqu’il enfile ses souliers.

À la fin du mois de mai, il est parvenu à compléter le marathon d’Ottawa avec un temps de 3h45. «Je me trouve chanceux d’avoir été capable de franchir le fil d’arrivée. Ça m’a pris beaucoup de discipline pour y arriver et c’est le fruit de tous mes efforts. Tu as plusieurs émotions qui te traversent l’esprit. Jamais je n’aurais pensé faire un tel temps. Je suis très fier de moi».

Après avoir traversé plusieurs épreuves, le résident de Shawinigan-Sud voit la vie d’une autre façon. «Ta vie va bien et du jour au lendemain, on t’annonce de telles nouvelles. Tout tombe. Tu te demandes pourquoi ça t’arrive à toi. Tu ne vois plus les choses de la même façon. Tu veux avoir une belle famille, être bien et amasser des sous pour tes vieux jours. Avec le recul, je profite beaucoup plus de la vie aujourd’hui. Je fais attention à ma santé et je veux me surpasser. Dans chaque épreuve, il y a moyen d’avancer», a-t-il lancé.

Celui qui court en moyenne 150 km par mois s’implique auprès des jeunes de l’école secondaire Val-Mauricie, où il travaille. «Je cours, je suis en forme et je suis positif. Plus les semaines avancent, plus ça va bien. Le sport peut te sortir de bien des épreuves. Personnellement, ça m’a aidé sur tout, mon moral, ma forme physique et vaincre mes peurs. Je pense maintenant à faire un Ironman. Lorsque tu te surpasses, n’importe quoi peut arriver».