Claude Gélinas réplique au maire

Mon propos d’aujourd’hui doit être considéré comme une réplique à l’opinion du Maire publiée dans le Nouvelliste de samedi. D’emblée, reconnaissons qu’il est rare pour un élu de s’adresser à la population par la voie d’une lettre ouverte dans les médias .Cette façon mérite d’être soulignée et répétée.

Cela dit, de la lecture du Maire, il ressort une grande exaspération pour un dossier qui traîne dans le paysage politique depuis 16 ans. Ce sentiment, le Maire doit comprendre que nous le partageons. Et comme le Maire, nous préférons la vérité que la démagogie. Si bien que dans cette foulée, il s’impose dès maintenant de rectifier les faits et de mettre en évidence une erreur dans interprétation faite par le Maire des restrictions imposées par Transports Canada. Je fais ici référence à l’obligation imposée aux opérateurs depuis le 15 juin 2009 d’exercer leur activité pour toute la saison de 9h00 à 12h00 et de 2h00 à 5h00. Ce que le Maire ignore ou pire, ne reconnaît pas.

C’est donc à la lumière de cette restriction absente de la proposition de la Ville et qui change la donne de façon significative, qu’elle doit être analysée. Dans le contexte actuel, si la proposition de la Ville était retenue par les opérateurs, elle aurait comme conséquence de leur accorder, sans aucune restriction, le droit de polluer notre environnement durant les mois de mai, juin, septembre et octobre.

Et, si la clientèle était au rendez-vous, avec la complicité des élus municipaux, le bruit augmenterait de plus de 50%. Il n’est donc pas exagéré d’affirmer que durant 4 mois, ce sera l’enfer!

Comment expliquer qu’après 16 ans de nuisances sonore et alors que la santé publique considère les hydravions touristes comme étant une nuisance à la qualité de vie qui affecte la santé, le Maire et le conseiller de secteur acceptent de pactiser avec les pollueurs qui exercent une activité qu’aucune Ville ne souhaite accueillir sur son territoire ?

Il est paradoxal que les élus municipaux et surtout le conseiller de secteur ne comprennent pas ou refusent de comprendre que faire du Bruit n’est pas un droit et que la qualité de vie n’est pas négociable. Pourtant, d’une même voix, les gens de la rivière vous disent et les résidents du Lac-à-la-Tortue le répètent: «Le Bruit, c’est assez!»

Il faudrait également, Monsieur le Maire, cesser de toujours évoquer la dimension restrictive des moyens de la Ville. La Ville n’a-t-elle pas refusé l’offre de Transports Canada de gérer l’hydrobase et de contrôler les nuisances sonores? La Ville n’a-t-elle pas également retardé depuis 3 ans de mettre en opération le Comité sur le bruit ? Sans omettre de rappeler que la Ville n’a jamais fait respecter sa réglementation sur les nuisances sonores ni exercé ses droits de propriété sur le Lac. Préférant plutôt ne pas en connaître la portée malgré la considération exigée du vendeur que la Ville défende les intérêts des riverains, ce que la Ville n’a jamais respecté.

Monsieur le Maire, disons-le franchement : les élus municipaux n’ont pas la volonté politique nécessaire pour rétablir la qualité de vie au Lac-à-la-Tortue. Dés lors, il n’est pas surprenant qu’ à l’instar du Maire,, leader du conseil, que les élus préfèrent tergiverser, ménager la chèvre et le choux tout en rvant d’une possible cohabitation. Ce qui à l’évidence démontre que les élus sont déconnectés de la réalité vécue par les citoyens.

L’impuissance de la Ville, vous l’évoquez souvent en raison du fait que l’Aéronautique relève de la compétence fédérale. Si, comme vous, les élus de la région de Québec avaient endossé ce message et qu’ils avaient baissé les bras, jamais Transports Canada n’aurait interdit les hydravions touristes au lac St-Augustin.

En terminant,permettez moi de vous dire Monsieur le Maire que face à la problématique actuelle, cet aveu d’impuissance d’une personne reconnue pour sa grande combativité et sa détermination ne vous ressemble pas.

Sinon que serait-il arrivé dans le dossier de l’eau potable, la coupe Memorial et les Jeux du Québec?

– Claude Gélinas

Shawinigan