– COMMENTAIRE – Les serpents et les échelles
Il est à souhaiter que Michel Angers aimait jouer au jeu des serpents et des échelles dans son jeune âge car c’est sur cette plaquette que le ministre Pierre Arcand l’invite à s’amuser au cours des 18 prochains mois.
Hier, 30 novembre, Shawinigan a emprunté le chemin le plus plaisant de ce jeu: l’échelle. Mais attention, les cases voisines sont parsemées de serpents.
Certains diront que le MDDEP (ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs) garde le conseil municipal sous pression en conservant l’option de la rivière Saint-Maurice tout en entrouvrant la porte à ce que la Ville puisse continuer à s’approvisionner dans les lacs à la Pêche et des Piles.
Pouvait-il en être autrement? Shawinigan propose une option mais n’a pas encore toutes les données pour l’appuyer. Le MDDEP a encore des craintes quant à préservation des écosystèmes des deux lacs.
Dans le cas de la Saint-Maurice, ce problème ne se pose même pas à cause de la quantité d’eau qui y circule. Le ministre Arcand n’a donc pas le choix de conserver dans sa manche le projet qui a été soumis à son ministère en 2002 par l’administration Landry. S’il ne le fait pas, il se désavoue en tant que chien de garde de l’Environnement au Québec puisqu’il entérinerait une proposition incomplète pour le moment.
Cela dit, Shawinigan a fait un pas de géant. Il y a encore six mois, le recours aux lacs des Piles et à la Pêche se butait à une fin de non-recevoir auprès du gouvernement du Québec. Qui plus est, le ministre Pierre Arcand fermait sa porte à double tour et débranchait son téléphone lorsqu’on lui annonçait qu’une délégation de Shawinigan désirait le rencontrer.
Hier, il a téléphoné à Michel Angers, se déplaçant même à Trois-Rivières pour le recevoir. Tout un contraste.
Le maire a raison de se raccrocher à cette nouvelle attitude. Rien n’est gagné, mais Shawinigan a maintenant établi un canal de communication avec le MDDEP, ce qui n’existait pas dans les six derniers mois.
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Beaucoup de travail demeure par contre à abattre pour éviter les serpents au cours des prochains mois.
L’avis d’ordonnance publié par le MDDEP relève que le document soumis par la Ville le 15 octobre dernier n’était pas aussi béton qu’on pouvait le croire. Des informations sont contestées, d’autres manquantes. Pour ces dernières, rien de nouveau puisque la collecte des données devait se poursuivre jusqu’au printemps prochain afin de dresser un portrait global de la situation des lacs des Piles et à la Pêche.
Pour celles que le MDDEP met en doute, ça sera à la Ville de renverser la vapeur.
Ce qui était annoncé comme des conclusions le 15 octobre dernier à Espace Shawinigan s’avère aujourd’hui des tendances qui restent à confirmer. Pardonnons toutefois au maire d’avoir omis ces nuances lors de sa présentation d’il y a six semaines.
Dans cette guerre de l’eau potable, les rapports de force entre les acteurs en présence sont primordiaux. Le 15 octobre dernier, Michel Angers avait une bataille de l’opinion publique à remporter et dans ces occasions-là, la rhétorique syndicaliste du maire était plus appropriée que l’utilisation de formules techniques et nuancées.
Politiquement, cette soirée du 15 octobre avait mis la table pour la décision rendue par le ministre Pierre Arcand hier matin.
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