– COMMENTAIRE – Mourir bêtement

Yvon Plante en octobre 2005; Gilles Gertin en mars 2008; et maintenant Bernard Laferrière en ce mois d’avril 2009.

Ces trois prospères hommes d’affaires mauriciens partagent un destin tragique: ils sont décédés alors qu’ils s’adonnaient à leur passion pour le transport aérien.

Selon le rapport d’enquête, le propriétaire de l’Auberge Saccacomie, Yvon Plante, aurait commis une fausse manœuvre à bord de son hélicoptère en quittant son établissement de Saint-Alexis-des-Monts.

L’entrepreneur en construction shawiniganais, Gilles Guertin, aurait été lui victime des mauvaises conditions météorologiques lorsque son hélicoptère s’est écrasé en Haute-Mauricie où il séjournait en vacances.

Même si ça reste à déterminer, il semble que Bernard Laferrière, propriétaire du site du Domaine Beauséjour à Saint-Gérard-des-Laurentides et ancien propriétaire du Domaine Cascades à Shawinigan, ait subit le même coup du mauvais sort en début de semaine dans l’État de New York, à bord d’un ultraléger qu’il avait construit lui-même.

Je ne vous apprends rien: nous sommes tous appelés à passer de l’autre côté d’une façon ou d’une autre. Mais devant ces trois drames, on se dit tout simplement: c’est trop bête.

Les trois personnes en question étaient des hommes d’affaires aguerris et respectés pour qui les vols en hélicoptère ou en avion procuraient une sensation qu’ils éprouvaient sans doute naturellement lorsqu’ils bâtissaient leur empire au début de leur carrière.

Les accidents dans ce type de véhicule sont moins fréquents que sur les routes mais justement à cause de cela, ils sont plus publicisés parce que plus spectaculaires. C’est encore plus vrai lorsque les pilotes sont des personnalités publiques. Mais les avions et les hélicoptères demeurent de gros engins qui ont servi de tombeaux à des pilotes beaucoup plus expérimentés que nos trois hommes.

Yvon, Gilles et Bernard n’étaient pas des cowboys aériens. Ils avaient tous les permis nécessaires pour pratiquer leur hobby en toute légalité. Certains trouveront à dire qu’ils sont décédés heureux et sereins, mais je persiste à croire que leurs proches et la Mauricie seraient davantage gagnants aujourd’hui à les retrouver auprès d’eux plutôt que de pleurer leur perte.