Contacts sexuels sur sa fille: sentence de trois ans pour la mère

L’ambiance était lourde au palais de justice de Shawinigan en après-midi alors que le juge Guy Lambert rendait sa sentence dans le dossier d’une femme ayant réalisé des attouchements sexuels sur sa fille. La femme a reçu un jugement de trois ans d’emprisonnement.

Notons qu’en raison de sa détention préventive depuis décembre 2015 comptant pour 15 mois, la femme dont nous ne pouvons dévoiler l’identité en raison d’une ordonnance de non-publication devra demeurer derrière les barreaux pour les 21 prochains mois.

La poursuite demandait une peine de 4 ans tandis que la défense demandait une peine de 3 ans. Le juge Lambert a donc penché pour la proposition de l’avocat de la défense en prononçant une peine de trois ans, qui sera suivie d’une probation de deux ans, qui sera assortie de la condition particulière d’un suivi avec un agent de probation pour un an afin d’accorder une aide psychologique à l’accusée.

Avant la lecture de l’imposition de la peine, le juge Lambert a fait part à de nombreuses reprises de son malaise. «Quand j’ai hérité de ce dossier, je ne connaissais pas les faits. J’ai été très mal à l’aise quand j’ai vu les détails, et mal à l’aise d’écrire le jugement. Je me suis demandé si je devais écrire les faits, et compte tenu des circonstances, j’ai décidé de les écrire. J’ai été mal à l’aise aussi de voir la vie que vous avez vécue», a-t-il indiqué en s’adressant à l’accusée.

TC Media a pris la décision de rapporter quelques éléments des faits en n’entrant pas dans tous détails par respect pour nos lecteurs et pour la victime. Les attouchements se sont produits une fois, et la mère et la fille ont fait une fellation à l’ex-conjoint de la mère. Ce dernier est co-accusé dans ce dossier et reviendra devant le Tribunal le 21 novembre prochain.

Pendant la lecture des faits, la femme a pleuré dans la boîte des accusés. Le juge a lu les déclarations des co-accusés puisque l’enfant n’a pas livré de déclaration. «On raconte les événements comme s’il s’agissait de gestes normaux. Ce sont des gestes odieux que l’on ne peut tolérer», a mentionné le juge Lambert.

Notons que la femme n’a pas d’antécédents judiciaires, elle a dénoncé la situation parce qu’elle craignait d’autres abus de son ex-conjoint sur sa fille, elle a coopéré avec les policiers, et elle a plaidé coupable.

Le juge a aussi fait part des rapports sur la femme qui rapportait une enfance éprouvante en ayant été abusée à plusieurs reprises dès l’âge de 4 ans. Elle a été exposée à de la pornographie à un jeune âge et témoin des activités sexuelles de ses parents. De 12 à 15 ans, elle s’est prostituée avec le consentement de sa mère qui l’aurait «vendue à des hommes étrangers».

Elle aurait été victime de violence conjugale alors qu’elle était avec le père de ses deux premiers enfants.

Concernant la santé mentale de la femme accusée, elle a eu un suivi pendant quelques années pour une déficience intellectuelle légère.

Le Tribunal n’a pas émis d’interdiction de contacts avec la victime en laissant le soin aux tribunaux spécialisés de décider si des contacts pourront avoir lieu entre la mère et sa fille.