D’autres commerces ont été la proie de fraudeurs

Si le commerce Hockey Lemay de Shawinigan a été victime de fraude par carte de crédit, c’est aussi le cas de d’autres marchands de Shawinigan. Décidemment, le crédit ne se fait pas d’ami par les temps qui courent. General Surplus de Grand-Mère, le IGA de Shawinigan et une bijouterie qui souhaite demeurer anonyme ont toutes trois aussi goûté à la médecine de fraudeurs au cours des derniers mois.

Le cas de fraude vécu par René Lecourt du commerce Hockey Lemay de Shawinigan a également trouvé écho au commerce d’Éric-Alain Lemire. Le propriétaire du magasin d’outils et de machinerie General Surplus de Grand-Mère déclare qu’un groupe d’hommes latinos est venu acheter divers outils un jour, puis seraient revenus le lendemain. «Il y a eu deux transactions par paiement crédit pour une somme d’environ 7 000$», se rappelle-t-il.

Chanceux dans sa malchance

Ayant réagi rapidement lorsqu’il s’est aperçu de la supercherie et du retrait de ces deux montants dans son compte, il a ainsi pu reprendre la somme de la plus petite transaction. «J’ai appelé plusieurs fois et j’ai réussi à m’entendre avec une employée de la Caisse pour retrouver un des deux montants et ensuite bloquer l’accès à la banque qui ne pouvait plus venir jouer dans mon compte», indique M. Lemire.

«J’ai aussi débranché mon terminal Moneris et j’ai acheté un terminal de la compagnie Global Payments. Moneris ne m’a jamais recontacté malgré le contrat qui me liait à eux, pas plus qu’ils ne m’ont réclamé ma machine…elle est encore derrière le magasin», explique le propriétaire satisfait de ses actions. D’après lui, il est clair que ce silence de la compagnie parle de soi-même.

«Ils savaient qu’ils étaient dans le tort, c’est évident», affirme M. Lemire à propos de la transaction manuelle commise par les malfaiteurs et qui semble jusqu’ici ne fonctionner que sur les terminaux Moneris.

Monsieur Lemire a ensuite pris le soin de spécifier à sa clientèle qu’il n’accepterait plus le paiement par crédit comme en témoigne diverses feuilles placardées dans le commerce. «On n’est pas perdant, car comparé à la sécurité que ça donne versus le nombre de transaction que j’ai pu perdre par cette annonce, – environ 10 -, je suis gagnant», estime l’homme.

D’autres marchands floués

Moins chanceuse que M. Lemire, la gérante d’une bijouterie de Shawinigan, qui souhaite rester anonyme, indique aussi avoir eu affaire aux fraudeurs qui ont volé M. Lecourt de Hockey Lemay. «Des hommes sont venus acheter une quantité de chaînes en or pour hommes pour un montant d’environ 2 500$ un midi de novembre», relate la gérante de la bijouterie.

Bijoux volés

Par contre, la transaction frauduleuse ne peut être débattue et gagner devant les tribunaux, car la jeune employée alors en fonction aurait réalisé la transaction elle-même, sous la supervision des clients malfaisants. «C’est dommage, mais c’est l’ignorance et le manque d’expérience qui sont à l’origine de notre perte», poursuit la commerçante.

«C’est déplorable que ça soit arrivé, mais en même temps, on ne peut pas vraiment se battre contre les fraudeurs dans le cas présent. On a resserré nos procédures concernant les paiements par carte de crédit et on prend l’incident comme une leçon», laisse tomber la dame.

En manque de Tabac ?

Claude Baril, propriétaire du IGA Extra de Shawinigan et du IGA Saint-Tite, a aussi connu un épisode de fraude par paiement en crédit dans ses commerces. «Ce sont mes employés qui ont eu la puce à l’oreille. Des clients venaient acheter plusieurs cartons de cigarettes et payaient toujours par crédit, pas d’épicerie, rien sauf du tabac, c’est peu commun», relate M. Baril.

Quand l’administration a réalisé qu’elle essuyait des pertes par cette méthode à plus de trois reprises, elle a décidé de communiquer avec l’ensemble du groupe Sobey’s pour avertir le personnel de la situation et refuser par la suite le paiement par crédit pour l’achat de tabac dans plusieurs succursales. «Il s’agissait vraisemblablement de cartes volées. Ça se revend bien ensuite à 10$ ou 20$ le paquet. Ce genre de fraudeurs recherchent de l’argent rapidement», lance le propriétaire.