De l’agriculture commerciale au tourisme

Si la ferme du Domaine est avant tout une ferme à vocation commerciale et qu’elle peut être considéré comme l’un des plus importants producteurs de poireaux du Québec, les administrateurs de cette ferme maraîchère travaillent ardemment depuis 1997 à développer tout le potentiel agrotouristique que leur entreprise peut offrir.

Au tout début, l’instauration de ce volet à la ferme du Domaine nous est venue d’une demande. Nous avons été contactés par un groupe de personnes qui souhaitait visiter la région. Il n’en fallait pas plus pour qu’on se lance dans l’aventure», explique la directrice générale du volet agrotouristique de la ferme du Domaine, Chloé Renel. «En d’autres termes, la demande est arrivée avant l’offre.»

Depuis près de 13 ans, la ferme reçoit des touristes internationaux, principalement des Antilles. «On se concentre beaucoup sur l’Amérique latine et sur l’Europe, mais depuis quelques années, nous essayons d’élargir notre clientèle à l’Asie. Une délégation de cet endroit est venue visiter nos installations dernièrement», spécifie Mme Renel.

Les raisons qui ont poussé ces gens d’affaires à embarquer dans l’aventure sont simples. «Nous aimons le coin et le potentiel touristique est présent», explique Chloé Renel. «C’est un choix que nous avons fait de miser sur le tourisme, ajoute le propriétaire de la ferme, Jean-Yves Renel. Nous voulons sensibiliser la population à la réalité rurale pour qu’ils en aient une meilleure compréhension. Dans la région, nous avons des forces et des faiblesses. C’est à nous d’exploiter ces forces. On ne pourra jamais rivaliser avec Québec et Montréal, mais nous sommes capables d’offrir un beau produit.»

Pour l’instant, la ferme n’a reçu aucun visiteur du Québec. «C’est clair que nous visons le Québec. On a quelque chose à offrir. Si les gens sont intéressés, nous allons le faire. La suite des choses est d’essayer de brancher le monde scolaire pour faire de notre offre touristique quelque chose de plus universel», explique M. Renel.

Depuis l’année dernière, la ferme s’est associée à des partenaires touristiques régionaux pour augmenter son offre et agrémenter davantage le séjour des jeunes. L’île Melville offre l’hébergement. «Les jeunes visitent la Cité de l’énergie, ils peuvent faire le parcours d’arbre en arbre, ils vont à Espace Shawinigan et au Parc National de la Mauricie, énumère Chloé Renel. On s’inspire beaucoup des activités qui ont lieu pendant la visite du groupe. Par exemple, le groupe que nous avons maintenant est allé voir le Karting. Les activités sont adaptées selon les intérêts de chaque groupe reçu.»

Aux dires des jeunes, le séjour est concluant et apprécié. Tel que le mentionne avec conviction la petite Héloïse Nal : «L’endroit est super. Nous faisons plein d’activités. Nous faisons du cheval; du vélo. Nous pouvons aussi aller voir les animaux et nous pouvons nous baigner dans le lac. Je conseille aux gens de venir ici.»

 

Ce que réserve l’avenir

Sur les 300 hectares de terre que la ferme du Domaine possède, il y a au moins 60 hectares de forêt qui comprend environ 3000 érables. «Nous allons dans les prochaines années, développer une érablière, mais toujours dans un esprit de découverte et non pas à des fins commerciales», mentionne M. Renel.

Une autre idée des propriétaires est de faire un grand jardin thématique autant avec des plantes florales qu’ornementales en passant par les légumes. Le tout sera fait de manière très écologique, comme au temps de l’agriculture traditionnelle. «Nous sommes sur une ferme très commerciale. Nous voulons faire découvrir aux jeunes l’agriculture à petite échelle où l’ensemble des sens sera développé», explique Jean-Yves Renel.

«Ce que nous faisons, c’est un investissement à long terme. Nous avons des thèmes qui sont l’échange et le partage. Tout ce que nous faisons est fait sur le principe des découvertes. Nous misons sur un volet éducatif plutôt que commercial», dit d’un air convaincu, M. Renel.