Débardage en forêt avec les chevaux

Marie-Ève Beaudoin UPA Mauricie Complice de l’homme depuis plusieurs années, le cheval a très souvent été utilisé pour effectuer des tâches lourdes, par exemple pour le débardage en forêt. Peu à peu, la mécanisation a pris toute la place. Mais voilà que Jacques Bournival et sa jument Maggie font revenir le naturel au galop!

Le regard vif et attendrissant de Jacques Bournival trahie sans contredit tout l’affection qu’il a pour sa Maggie. C’est en passant plusieurs heures avec ses chevaux dans les bois qu’il a développé une véritable relation de confiance avec ses bêtes. «Le débardage en forêt avec les chevaux, c’est ni plus ni moins un gros travail d’équipe. Le fait de ne pas travailler avec de la machinerie permet de rester en parfaite communication avec la nature», illustre-t-il.

Homme de passion, Jacques Bournival a entrepris de transmettre ses connaissances en débardage avec la collaboration du Collectif en formation agricole (CRFA) de la Mauricie. Il est d’ailleurs le seul formateur au Québec dans cette discipline. «Quand un vieil homme meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît. Pour moi, c’est important de donner cette formation aux plus jeunes pour perpétuer la tradition», admet-il.

L’exploitation de la forêt privée est une activité de plus en plus prisée. Cependant, les propriétaires de forêts ne sont pas enclins à confier la coupe de leur forêt à des opérateurs de grosses machineries, car contrairement au cheval, celles-ci requièrent un large espace pour opérer et circuler. De plus, cela a souvent pour effet de sacrifier de jeunes pousses en pleine croissance. «Le tracteur de ferme n’est pas adapter pour faire ce type de travail. L’avantage avec le cheval, c’est que ça permet de prendre l’arbre à la souche et l’amener jusqu’à la machinerie pour le couper», décrit-il.

Une belle perspective pour l’avenir

En octobre dernier, Michel Thériault, un producteur de bois de Saint-Mathieu-du-Parc a suivi le premier volet de la formation. «Je suis bien conscient que ce n’est pas un métier que tu peux apprendre tout seul. J’ai suivi cette formation parce que j’estime que c’est un beau projet à réaliser pour ma retraite», explique-t-il.

Le premier volet de la formation a été un franc succès, si bien que le CRFA de la Mauricie requiert M. Bournival pour donner une seconde formation, mais cette fois-ci, en approfondissant la matière. «Choisir de travailler dans la forêt avec des chevaux est beaucoup plus avantageux sur le plan monétaire. Cependant, ce n’est pas tout le monde qui peut partir dans le bois du jour au lendemain avec ses chevaux et son équipement. Il faut acquérir certaines connaissances et répondre à des normes de sécurité très strictes. C’est pourquoi, la formation est essentielle», insiste-t-il.