Direction: Afghanistan

La semaine dernière a été riche en émotions pour les sept militaires de Shawinigan qui ont quitté ou quitteront demain (jeudi) le confort de leur foyer et leur famille pour se rendre en sol afghan.

Simon Bourré-Laprise, Frédéric Couturier, Steve Gauthier, Patrick Jacques, Karl Tabares-Chevarie, Mathieu Thiffeault et le capitaine Patrick Desrosiers y séjourneront pour les six prochains mois. Tous du 5e Régiment d’Artillerie légère du Canada de Valcartier et anciennement du 62e Régiment d’artillerie de campagne de Shawinigan, leur tâche sera principalement de servir de renfort aux troupes nécessitant l’artillerie.

De septembre à juin, les militaires ont reçu un entraînement spécifique à la mission qu’ils effectuent depuis quelques jours ou qu’ils s’apprêtent à commencer. Comme ils font partie de la Force opérationnelle internationale de l’Armée canadienne, leur départ ne s’est pas fait sur une base volontaire. «C’est comme un pompier qui est appelé pour éteindre un feu et qui ne veut pas y aller», compare le capitaine Patrick Desrosiers, un Shawiniganais, en ajoutant qu’il s’agit tout simplement de leur travail. «Dès qu’un soldat joint la Force opérationnelle internationale, il n’est plus rattaché à une base en particulier. C’est la FOI qui planifie son entraînement», ajoute le capitaine quelques jours avant son départ. Cependant, depuis le début de leur entraînement en septembre, tous savaient qu’un avion les attendait, direction Afghanistan, quelques mois plus tard.

L’entraînement de 10 mois s’est déroulé en majeure partie à la base militaire de Valcartier. Et cet entraînement, ce sont des cours obligatoires ou optionnels comme "médical au combat", "combat sans armes", "gestion du stress au combat", "gestion de conflits", "mines et engins explosifs", "éthique", "technique de campagne" (comment vivre en forêt), en plus des cours de tirs, qui occupe une place importante dans la formation des artilleurs.

Les militaires ont même eu un entraînement de quelques jours au Texas, où ils ont pu faire de la patrouille en montagne, des combats en zones urbaines et de l’attaque de peloton, sur un terrain semblable à celui de l’Afghanistan et sous une chaleur près des 50 degrés auxquels ils seront confrontés.

Patrick Desrosiers en est à sa deuxième mission hors Canada. En 2004, alors qu’il était lieutenant, il quitta son pays pour la Bosnie. «Le travail là-bas était différent. On faisait la liaison entre le civique et le militaire. Il n’y avait pas de projet de reconstruction.» Maintenant capitaine, il aura 35 militaires à sa charge et devra se rendre là où les troupes auront besoin d’artilleurs. «Nous, on se dépêche pour être prêt à supporter des troupes qui ont besoin d’artilleurs. Mais on a aussi des tâches connexes comme aider l’armée afghane», explique-t-il.

La troupe de Patrick Desrosiers, ainsi que toutes les troupes d’artilleurs, est appelée à se déplacer souvent, minimisant leur confort. «Mais si on sait qu’on va rester plus longtemps quelque part, on va se construire une douche, d’autres affaires, on se fait notre propre confort!», ajoute-t-il.

Le danger

Bien outillé et bien entraîné, le capitaine n’a laissé transparaître aucune crainte face à son départ pour la mission. Il tenait plutôt à montrer la précision et la force des armes mises à leur disposition. Que ce soit les munitions excalibur avec une portée de 30 km, le M777, une arme à la fine pointe de la technologie contrôlée par ordinateur, les 0,50 sur les véhicules, les "12" et autres pistolets dont ils disposent, les Canadiens semblent bien outillé sur le terrain.

Patrick Desrosiers explique qu’un petit avion, le mini UAV, doté d’une caméra, peut se rendre sur les lieux avant les soldats. Ainsi, par le biais de la caméra, les soldats sont en mesure de voir le danger. «Perdre un avion, c’est moins grave que de perdre un de mes soldats!», lance le capitaine.

En Afghanistan, les Canadiens sont bien reçus, selon le capitaine Desrosiers. «C’est l’armée afghane qui nous a demandé de venir! Ce n’est qu’une minorité là-bas qui n’est pas d’accord. C’est juste qu’ils sont difficiles à trouver parce qu’ils sont habillés en civil et se cachent dans les montagnes.»

Un adjoint médical est également sur place dans chacune des troupes. Un militaire par troupe a également la formation de pair aidant, pour venir en aide aux soldats aux prises avec des problèmes personnels ou pour servir de support moral.

Vie de famille

Patrick Desrosiers laisse derrière lui sa conjointe Mélanie. Enceinte de 5 mois et demi, elle attend son premier enfant, un petit garçon. Par contre, le futur papa tient à passer ses vacances près de sa famille. Comme les militaires ont 18 jours de vacances à prendre pendant la mission, il reviendra à Shawinigan pour passer du temps près de son poupon.

Les moyens de communication sont aussi développés dans les camps en Afghanistan. L’Internet est disponible dans les camps de base ainsi qu’un peu partout ailleurs. Seuls les déserts ne sont pas encore branchés! Un téléphone satellite est également mis à la disposition des soldats. Le nouveau papa de 27 ans sera en mesure de prendre des nouvelles de sa famille! Le 62e Régiment d’artillerie de campagne de Shawinigan souhaite bonne chance à tous les militaires en mission en Afghanistan.

Les anciens du 62e Régiment d’artillerie de campagne de Shawinigan en mission

Bombardier Simon Bourré-Laprise / Notre-Dame-de-Montauban

Artilleur Frédéric Couturier / Notre-Dame-du-Mont-Carmel

Bombardier Steve Gauthier / Hérouxville

Bombardier Patrick Jacques / Grand-Mère

Artilleur Karl Tabares-Chevarie / Montréal

Bombardier Mathieu Thiffeault / Shawinigan

Capitaine Patrick Desrosiers / Shawinigan

Capitaine Dave Lebel / Trois-Rivières (parti à la fin juillet)