Exploitation sexuelle: la sentence de Marc Bergeron connue le 23 juin

JUSTICE. La sentence du dossier de Marc Bergeron, un ingénieur forestier de Sainte-Thècle qui a reconnu sa culpabilité à un chef d’exploitation sexuelle sur une mineure, sera connue le 23 juin prochain au palais de justice de Shawinigan.

L’homme de 42 ans a reconnu sa culpabilité en octobre 2015 sur ce chef. Il avait admis avoir incité une adolescente de 16 ans faisant partie de son entourage alors qu’il se trouvait en situation de confiance avec elle. Les relations sexuelles complètes se sont produites sur une période d’environ un an, de décembre 2008 à septembre 2009. La victime était alors âgée de 16 ans, et Marc Bergeron en avait 36. La victime a avoué être amoureuse et avoir consenti à des relations sexuelles. Bergeron a aussi fait part de son amour à l’époque pour l’adolescente.

Au terme de la journée en justice mercredi, la procureure de la Couronne, Me Catherine Vincent, a soumis une proposition d’une peine d’emprisonnement de deux ans moins un jour, alors que l’avocat de la défense, Me Maurice Biron, a fait la suggestion au juge David Bouchard, d’une peine d’emprisonnement de 45 à 90 jours, purgé de façon discontinue.

La cause se trouvait devant le tribunal pour une 28e fois. Au départ, d’autres accusations avaient été portées contre Bergeron, mais elles n’ont pas été retenues lors du plaidoyer de culpabilité entendu en octobre 2015. Un rapport présentenciel et un rapport sexologique avaient été demandés.

Après avoir résumé les faits, Me Vincent a déposé trois déclarations: celle de la victime, de la mère de la victime, et d’un membre de la famille de la victime. Dans la déclaration de la victime lue par Me Vincent, la victime disait avoir l’impression que sa famille ne l’aimait plus, et même que les relations familiales sont encore tendues aujourd’hui. La victime affirme manquer de confiance en soi aujourd’hui, et avoir vécu un stress en lien avec les procédures judiciaires et les nombreuses remises sur 6 ans. La victime affirme aussi avoir peur des représailles pour l’accusé, en n’ayant aucun esprit de vengeance contre lui.

La déclaration de la mère de la victime évoquait une manipulation de Bergeron jusqu’à une confiance aveugle de sa fille pour lui, en profitant d’elle et de sa vulnérabilité.

L’avocat de la défense, Me Biron, a souligné que l’alcool, la drogue, ou même des films pornographiques n’ont jamais été utilisés par son client afin de faire tomber les barrières de l’adolescente.

Témoignages

Au cours de la journée mercredi, la conjointe actuelle de marc Bergeron, Myriam Duval a témoigné. Elle est sa conjointe depuis 6 ans, et le couple a une fille de 2 ans. Mme Duval a soutenu que son conjoint est un bon père, et que leur relation va bien.

Le rapport sexologique fait état de l’empressement pour l’accusé d’avoir un enfant, mais Mme Duval a affirmé qu’il s’agissait de sa demande.

Marc Bergeron a ensuite livré un témoignage touchant, et a éclaté en pleurs à plusieurs reprises lors de son témoignage. «Ma relation avec mon ex-conjointe a débuté à l’automne 2004. En 2006, nous avons eu un premier enfant, et un deuxième enfant en 2007. Les tâches ménagères devenaient lourdes pour ma conjointe de l’époque. Nous l’avons engagée (la victime) pour réaliser des tâches, et elle s’occupait de nos enfants. Je l’aidais aussi pour ses devoirs. Jusque-là, c’était une relation amicale. Je sentais qu’elle se rapprochait de moi. Je lui disais de fréquenter des gars de son âge. Je n’ai pas réagi correctement. Je croyais être en mesure de gérer la situation moi-même. Au printemps 2008, je sentais que je devenais amoureux. J’ai demandé un transfert en Ontario, mais ça ne s’est pas concrétisé. J’ai mis une distance affective jusqu’en août 2008, je croyais pouvoir gérer mes sentiments, ç’a été une grosse erreur. En décembre 2008, nous avons eu une première relation sexuelle. Puis, en septembre 2009, l’histoire est sortie au grand jour. J’étais toujours amoureux. J’avais peur de me faire retirer la garde de mes enfants, et j’ai manqué de courage pour poursuivre notre relation. Je regrette toute la peine et le tort que j’ai pu lui causer. J’aurais dû réagir autrement dès le départ. J’assume entièrement la responsabilité de toute l’histoire, a-t-il exprimé en explosant en pleurs. Je réalise qu’elle vit encore de la douleur. Je n’ai aucune rancune à son égard. Elle n’a pas à se sentir responsable.»

L’avocate de la Couronne, Me Vincent, a reconnu le témoignage touchant de l’accusé, tout en soulignant qu’il n’a pas avoué ses remords lors des rapports qui ont été demandés.

Les facteurs

Parmi les facteurs atténuants, il y a l’absence d’antécédent judiciaire de l’individu, il a reconnu sa culpabilité, il est un actif pour la société, et un bon père de famille.

Quant aux facteurs aggravants, on retrouve l’exploitation sexuelle sur une personne de moins de 18 ans, et un abus de confiance.