Hérouxville sait recevoir

Pour réaliser une fructueuse entrevue, trois ingrédients me sont devenus essentiels, la tranquillité, la sobriété du décor et l’intimité qui stimulent la concentration, la réflexion, l’échange, l’aveu et le témoignage en profondeur.

Voilà pourquoi la plupart de mes «entretiens journalistiques» se déroulent à ma résidence, en bordure de la rivière, loin du bruit et des distractions, jus frais au breuvage chaud à la main, avec le soutien sonore d’une douce musique d’accompagnement.

Quels agréables et mémorables échanges que ceux du dimanche, 17 janvier dernier, pour la mauricienne d’adoption Stella Mathon et moi-même en compagnie de la chaleureuse hôtesse Luce Rivard et de son volubile et très documenté mari André Drouin, directement de leur domicile du Lac Castor à Héroulxville!.

Près de trois heures de cordiales discussions dans une splendide tanière blottie contre une épaisse et paisible forêt où les idées fourmillent comme dans une ruche d’abeilles. Souvent, à la blague, là où je me sens bien accueilli, je dis: « Je voudrais rester à coucher». Dame Luce rétorqua: «Tout en haut de l’escalier, une chambre pour Stella, une autre pour toi, André». Quel ravissement de vous mieux connaître dans l’intimité de votre logis mais surtout dans celle de vos élans du cœur.

Le combat de l’immigration de André

Héroulxville n’est pas contre l’immigration mais contre l’irrespect de l’immigrant, contre leur recrutement où l’omission volontaire de vérités fondamentales leur cache notre véritable identité et leur cause tant de préjudice d’adaptation. Héroulxville est contre l’inertie des élus qui tardent à doter le pays d’une politique d’immigration claire et précise.

L’étranger doit savoir que l’égalité de la femme au Québec est un attribut non discutable et non négociable, que la laïcisation étatique vaut pour leur religion comme pour la nôtre. Nous avons sorti les crucifix de nos école, ce n’est pas pour y faire pénétrer leur «poignard religieux.» «C’est à 85% que notre population, incluant les immigrants, dénoncent les accommodements religieux comme une source de conflit à la paix sociale. Rappelons-nous que dans l’élaboration d’un processus, un problème que l’on gère et qui n’est pas résolu continue de grandir», conclura le rationnel André Drouin.

La lutte de Luce pour le féminisme

Depuis belle lurette, le 8 mars de chaque année est une date charnière pour Luce Rivard. C’est la Journée internationale de la femme créée et célébrée à travers la planète pour les conquêtes de l’autonomie féminine dont en premier lieu le droit de vote de la femme obtenu par Clara Zetkin à Copenhague le 8 mars 1910. C’est une cause humanitaire, égalitaire et libératrice centenaire.

Voilà pourquoi, Luce Rivard voudrait susciter une imposante activité peu importe l’endroit mais le jour même du 8 mars pour se réjouir collectivement du décret des Nations-Unies officialisant la Journée internationale de la femme survenue le 8 mars 1975. Lors de ce ralliement féministe, plusieurs personnalités régionales pourraient prendre la parole dont l’immigrante uruguayenne Stella Mathon, shawiniganaise d’adoption qui a su fort bien prendre racine chez-nous dans le plus profond respect de nos mœurs et coutumes, de nos traditions, de nos lois. Elle est un modèle d’intégration des valeurs de son pays d’origine aux valeurs de son pays d’accueil qui est devenu le sien dans une fierté non dissimulée et pour son plus grand bonheur.

Stella Mathon, fière ambassadrice

L’immigrante de la République d’Uruguay en Amérique du Sud, Stella Mathon ne cesse d’accumuler les conquêtes significatives quant à son adoption en Mauricie déjà vieille de plus de 4 ans en participant à de multiples journées de formation, à des cours de perfectionnement en français, par divers ateliers de formation documentaire. Récemment admise à titre d’enseignante régulière au Collège de Shawinigan, elle y enseigne avec brio sa langue maternelle, l’espagnol. Elle offre aussi des cours privés fort prisés. Ses efforts d’implication à notre milieu la rendent admirable. Elle ne s’impose pas, n’en impose pas, tout simplement, elle fait vaillamment sa place.