Hommage à M. Joachim Langevin.

Aujourd’hui (le 16 mars 2013), je me sens hautement privilégiée de vous parler de ce grand homme qu’a été M. Joachim Langevin.

Même si les sentiments, les émotions les idées et les souvenirs se pressent en mon for intérieur, il me semble que les mots pour décrire l’homme, son œuvre ici bas ne peuvent avoir la force, l’impact, la couleur que je voudrais leur donner.

Qui était cet homme parmi nous?

Qui était ce Pasteur des temps nouveaux?

Bon marcheur, on le voyait déambuler, recueilli, dans les rues de Shawinigan-Sud. Priait-il? Méditait-il? Ses souliers en ont avalé des kilomètres d’asphalte; autant pour effectuer une simple promenade en envoyant au hasard, à qui le rencontrait, un petit signe de tête en guise de beau bonjour comme lorsqu’en septembre, il débutait sa visite paroissiale, bénissant chacune des maisons, s’enquérant de la santé de chacun.

Menuisier comme Joseph, ouvrier du bois, ouvrier des cœurs. Il savait, avec une simplicité désarmante, façonner les cœurs de ses fidèles avec bonté, égard et compassion.

Cet homme, aux propos teintés de bonhommie, réservait un accueil chaleureux à tous ses paroissiens. Il partageait même, à l’occasion le repas avec eux. Comme il était généreux de son temps! Comme il savait écouter!

Par son ministère qu’il a exercé plusieurs années soit 27 ans à St-André de Shawinigan-Sud, avec tant de sérieux et de dévouement, par la minutie dans la résolution de ses tâches quotidiennes, par l’expression de sa foi profonde qui se manifestait en tout temps, il a su rallier, raccrocher et maintenir les cœurs dans la tendresse du Père. Le berger qu’il était connaissait ses brebis et ses brebis le connaissaient.

Homme de conciliation, de compréhension et de compassion, il avait compris ce monde nouveau, ce monde qui ne cessait d’évoluer justement parce qu’il se faisait proche de ses fidèles. Dans ses sermons qu’il voulait simples, avec sa sagesse exemplaire, il venait nous rejoindre tout près de la terre pour mieux nous élever par la suite en nous révélant des principes forts, des grandes vérités qui suscitaient, à tout coup, en notre for intérieur, un questionnement.

C’était un véritable ambassadeur du Christ, un homme consolateur, réparateur des cœurs brisés.

En 1998, notre Pasteur prend une retraite bien méritée. Il se retire à l’Arche d’alliance où il continue son ministère.

Puis en l’année2007 survient le décès précipité de son dernier frère. Même s’il s’en remet à Dieu, il éprouve une grande difficulté à vivre ce deuil. Suite à cet événement, sa santé déclinera et les cinq dernières années de sa vie, il les passera au CHSLD St-Maurice.

Malgré sa maladie qui en peu de temps le cloue à un fauteuil roulant, il ne se plaint jamais aux dires du personnel soignant. Comme il le mentionnera souvent : » Le temps va s’éclaircir ». L’espérance qui l’habitait lui aura permis de vivre la dernière étape de son chemin terrestre avec une grande sérénité.

Au cours de ces cinq années passées aux soins de longue durée, il a eu l’immense chance d’avoir une accompagnatrice généreuse, dévouée, en la personne de Colette Sigmen. Cette grande bénévole, ayant œuvré aux côtés de l’Abbé Langevin autant d’années a su lui offrir en fin de vie, réconfort, compassion et joies quotidiennes.

En effet, les petites gâteries journalières qu’elle lui offrait : chocolat, galettes maison, fromage, raisin, savaient lui décrocher un sourire de reconnaissance et de remerciement.

L’Abbé Langevin savait se laisser regarder et accompagner parce qu’il se savait respecté, aimé pour ce qu’il était et comme il était.

Le personnel de l’établissement et particulièrement les bénévoles ont su avec leur dévouement exemplaire, leur empathie et leur sympathie contribuer à adoucir les dernières années de vie de cet homme au grand cœur.

Comment ne pas profiter de l’occasion pour dire quelques mots sur le bénévolat qui est un acte de charité, de croyance et d’espérance. Les bénévoles expérimentent des situations différentes tout en ayant la chance de passer des heures paisibles et enrichissantes auprès des personnes dans le besoin. Ainsi, ils leur permettent de partager du temps en parlant, en jouant, en s’informant, en découvrant. Ils leur permettent avec l’énergie retrouvée de faire encore quelques pas en avant. Ils les amènent à savourer l’essentiel de la vie.

M. Langevin a su aller puiser au fil des jours dans cet essentiel de vie qui l’a rapproché intimement de son Dieu à qui il a voué toute son existence. M. l’Abbé, votre route sur terre s’arrête ici.

Pour tout ce que vous avez apporté à tous et à chacun personnellement, Merci!

Que le Seigneur soit lui-même votre récompense.

Continuez de veiller sur nous.

Au revoir, M. l’Abbé, nous nous reverrons!

Denise Sigmen