«Je suis prête à brasser la cage» – Sylvie Beaudoin
Marc Perron, un récidiviste en matière d’agressions sexuelles sera de retour au Palais de justice de Shawinigan ce mercredi 24 mars. Sylvie Beaudoin, dont le frère a été tué en 1975 par l’accusé se promet d’être aux premières loges pour entendre le verdict.
L’homme de 50 ans a été arrêté le 26 février dernier. L’accusé aurait abordé un garçon de 11 ans qui était en train d’acheter des bonbons dans un dépanneur de la rue Saint-Marc. Une fois sorti du commerce, Perron l’aurait invité à la maison pour l’aider dans ses travaux. C’est à ce moment qu’il l’aurait agressé sexuellement.
Après avoir entendu cette histoire dans les différents médias régionaux, Sylvie Beaudoin a décidé de passer à l’action. Son frère Marc a été poignardé de 31 coups de couteau, dont 13 mortels, le 7 novembre 1975. Le corps de la jeune victime de 12 ans a été retrouvé dans la cour de l’école Saint-Bernard, le lendemain.
«La justice étant ce qu’elle est, Marc Perron n’a jamais payé pour le meurtre de mon frère. On l’a jugé non responsable de son crime pour aliénation mentale, en plus il était mineur au moment des faits. Il a raconté comment il a tué mon frère lors de son procès et il est demeuré quatre ans à l’institut Pinel. J’espère aujourd’hui qu’il paiera pour ses actes, des gestes impardonnables», raconte-t-elle, la rage au cœur.
Mme Beaudoin sera la seule de sa famille à assister à la comparution, les autres demeurant à l’extérieur de la région.
«De mon côté, c’est sûr et certain que j’y serai, et je vais m’assoir bien près de lui pour pouvoir le regarder encore plus. Je veux lui faire comprendre qu’on ne le laissera pas passer cette fois-ci. Lorsqu’il a commis ses autres crimes en 1995 et en 1996, nous avons gardé le silence par respect pour mes parents. Ils essayaient d’oublier la mort de mon frère et je ne voulais pas tourner le fer dans la plaie. Aujourd’hui, ils ne sont plus de ce monde et j’assisterai au procès de Marc Perron, ce déchet de la société. J’espère que la sentence sera exemplaire, car je suis prêt à brasser la cage.»
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En 1995, Perron a été condamné pour agression armée, menaces et séquestration dans la région de Montréal. L’année suivante, il était de retour à Shawinigan où il a été reconnu coupable d’agression sexuelle et de séquestration.
«Je peux comprendre les délits de vol, mais pas d’agression sexuelle et de meurtre. Il a déjà tué et il serait probablement capable de recommencer aujourd’hui. Si le neurone de la folie s’était emballé au moment de ses récentes actions, le petit garçon serait peut-être décédé lui aussi. Il doit être jugé comme un meurtrier. Je n’arrive pas à croire qu’un spécialiste de Pinel l’ait jugé apte à revenir dans la société. Il doit s’en mordre les doigts aujourd’hui», a poursuivi la dame qui affirme que ses sorties publiques des dernières semaines n’étaient pas malintentionnées.
«Une fois de plus, l’image de sa famille sera salie. Ce n’est pas le but, mais notre famille doit encore vivre avec les conséquences de ses gestes. Ce n’est pas de la vengeance, loin de là. J’agis ainsi pour m’assurer que ce récidiviste ne soit plus une menace pour la société. Selon moi, son temps aurait été moins long si je n’avais pas fait ressortir publiquement l’histoire de mon frère.»
Marc Perron est détenu depuis le 26 février. Le juge s’est opposé à sa remise en liberté le 2 mars, compte tenu de ses antécédents judiciaires de même nature. Il sera de retour au palais de justice ce matin pour répondre à des accusations d’agression sexuelle et d’attouchements sexuels sur un mineur.
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